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© CNRS - 2021

Numéro de notice

7370

Labo sur l'eau (Le)

C'est un outil unique au monde pour étudier les coraux et les écosystèmes marins. Dans ce reportage, naviguez dans les lagons de Polynésie française à bord de la barge scientifique, un bateau-laboratoire mis au point par les chercheurs du Criobe, à Moorea.

Durée

00:07:31

Année de production

Définition

HD

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Couleur

Son

Sonore

Version(s)

Français
Anglais

Support Original

Apple ProRes 422

Transcription


Des nuances de bleu à l'infini…
Des plages de sable blanc, des cocotiers…
Bienvenue en Polynésie Française. Un archipel d'îles qui s'étend sur une superficie aussi grande que l'Europe…
Et qui abrite une faune marine exceptionnelle.

Pour étudier ces fonds marins foisonnants, Serge Planes, écologue au laboratoire du CRIOBE à Moorea a mis au point un instrument de recherche unique au monde.
A mi-chemin entre un bateau et une plate-forme, voici la barge scientifique.

Un petit concentré de technologies sur un bateau de 15 mètres sur 6. Elle permet d'étudier la biodiversité des lagons en étant directement sur place.

ITW Serge
Le concept de cette unité de la barge, c'est finalement un bateau mais qui peut se mettre sur pilotis à un moment donné et qui devient finalement un laboratoire sur pilotis, stabilisé sur le lagon pour pouvoir ensuite travailler directement sur des recherches sur le récif corallien dans la zone du lagon et donc plus être en aquarium mais directement in situ dans le milieu.

Aujourd'hui justement, Serge Planes et son équipe emmène leur laboratoire flottant au plus près des coraux.
Avec ses pilotis remontés, il ne ressemble à aucun autre bateau.
Son autre particularité, c'est son fond plat qui lui permet d'aller partout dans le lagon, même quand il y a peu d'eau.

ITW Alex
La barge elle va passer sur des profondeurs on va dire jusqu'à 80cm d'eau puisqu'on a un tirant d'eau de 40cm et on se garde une petite marge de manoeuvre de 40cm histoire de ne pas accrocher le bateau et après on va pouvoir la poser sur le récif dans des profondeurs qui vont jusqu'à 2m20.

Voici la zone où l'équipe veut s'installer pour travailler.

Ambiance
Télécommande allumée

Pour descendre les poteaux, il n'y a qu'à activer les joysticks de cette télécommande de chantier.
La partie la plus délicate, c'est de maintenir la barge droite pendant que ces pieds descendent lentement. Il faut lutter contre le vent et les courants.
En moins de 20 minutes, la barge est positionnée.


ITW Serge
La mise en place est assez simple parce que finalement on est sur un outil où les poteaux sont sur des gros vérins hydrauliques donc une fois qu'on arrive sur zone on va je dirai activer l'hydraulique qui va faire descendre ces vérins. Et donc en descendant, ces vérins vont faire descendre les poteaux et en descendant à un moment donné les poteaux vont toucher le fond et au fur et à mesure qu'ils vont toucher le fond à ce moment-là c'est la barge qui va se soulever sur ces vérins-là.

Une fois sur pilotis, ce n'est plus un bateau mais un laboratoire qui offre plus de confort aux chercheurs, la barge est un outil précieux pour de nombreux projets de recherches surtout elle permet d'utiliser des technologies de pointe comme ce drone sous-marin.


ITW Serge
Alors l'intérêt de la mettre sur pilotis et d'avoir cet unité sur pilotis c'est finalement d'avoir une unité où on va pouvoir à l'intérieur développer des outils variés, on veut mettre une unité de séquençage d'ADN, on peut mettre une unité de séquençage, on veut mettre un microscope de précision, on peut mettre un microscope de précision. Tout ce qui est câble tout ce qui est alimentation qu'on va pouvoir mettre va rester très stable et on se retrouve dans un système qui est finalement beaucoup plus stable et sécurisé pour travailler proche du milieu.

Ambiance
Avec un joli possylo ça serait chouette.

L'équipe est en repérage pour une prochaine expérience.

Ambiance
Regarde !

Ils recherchent une formation de corail, appelée patate corallienne, à cause de sa forme.
Justement le drone vient de la trouver.

Ils vont essayer de l'enfermer dans cette grande bulle de plexi glace, de 2m de diamètre.
Pour la transporter, ils doivent utiliser la grue et tout l'attirail de plongée.
L'expérience n'est pas encore au point.
Ils doivent encore trouver comment la fixer dans le sol et la rendre hermétique.
L'objectif sera à terme d'isoler tout un écosystème.
Une première au monde à cette échelle.

ITW Serge
On va pouvoir enfermer un morceau de récif, une patate corallienne comme on l'appelle dans lequel il y a à la fois le corail, à la fois les algues, à la fois les poissons, à la fois toute la communauté qui est dedans. Et ensuite on peut faire un suivi complet de cette patate corallienne en termes d'évolution à la fois en termes de température, de physiologie, de PH, pour comprendre un peu finalement sous certains types d'expérimentations que l'on peut faire dessus comment va réagir un écosystème un peu complet.


D'autres manipulations sont réalisées directement avec la barge en mouvement, comme l'utilisation de ce sonar multifaisceaux.

Ambiance
Est-ce que tu peux faire un 8 avec le bateau ?
Ok je fais un 8 en passant par tribord.
Ok super.

Cet outil permet de cartographier les fonds marins. Les faisceaux du sonar prennent des mesures en temps réel à droit et à gauche de l'ogive. En déplaçant le bateau, on peut cartographier méticuleusement une zone. Ici, la Baie d'Opunohu.

ITW Alex
Sur une profondeur de 30 mètres, on balaye 100m de large. Donc 50m à droite, 50m à gauche. Et bien sûr en fonction de la zone qu'on veut faire on va faire des allers retours, donc on fait un système comme un lasso et on cartographie toute la baie en faisant des allers retours. On superpose les images et à la fin ça va nous faire une cartographie complète de la Baie d'Opunohu pour ici mais sinon de la zone de travail.

La barge pourrait par la suite cartographier d'autres baies et s'implanter sur les différents atolls de Polynésie Française.
Elle est également conçue pour être un maximum autonome. En électricité grâce à des panneaux solaires et un générateur
Et en eau grâce à un récupérateur d'eau de pluie.
L'idée étant d'avoir un minimum d'impact sur le milieu observé.

ITW Serge
La barge est conçue pour avoir une autonomie de 2, 3 mois, 4 mois je dirai quasiment donc on peut avoir une autonomie de travail dessus très importante et puis la deuxième chose c'est de déployer quelque part un laboratoire loin de la Polynésie c'est 120 îles avec des îles qui sont très éloignées et donc là c'est la possibilité de déployer finalement une unité de recherche un peu partout sur le territoire polynésien qui est particulier avec sa très large étendue.

Conçue pour être déplacée facilement. La barge peut être soulevée et transportée comme un conteneur.
Ce bateau pourra être prêté à d'autres chercheurs à travers le globe.
Pour aider à découvrir les derniers secrets que nous réserve encore le monde sous-marin.

En attendant, dans quelques mois, la barge s'en ira.
Elle explorera les fonds tout aussi somptueux d'une autre île de Polynésie Française… Bora Bora

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