© Stephan Borensztajn / Caroline Thaler / IPGP / CNRS Images
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Des images de science primées... La preuve par l’image 2021
L’un des 20 lauréats du concours « La preuve par l’image » millésime 2021, organisé par le CNRS en partenariat avec l’Acfas, a été plébiscité par le public qui a voté jusqu'au 31 octobre... Trois autres se sont partagé les deux prix du Jury.
Le public a désigné « le cri » par Stephan Borensztajn et Caroline Thaler. Cette forme surprenante est le résultat aléatoire de la croissance progressive d’une colonie de bryozoaires de l’espèce Cellaria fistulosa, d’inframillimétriques organismes bâtisseurs de récifs. Chaque organisme vit dans une sorte de boîte en carbonate de calcium présentant des ouvertures, dont la principale permet à l’animal de filtrer l’eau de mer et de se nourrir. Ces petits animaux, qui vivent en colonie à toutes les latitudes, jouent un rôle majeur dans la régulation du climat en stockant le CO2 dissout dans l’eau de mer dans leur structure minérale. Les chercheurs tentent de mieux comprendre la résistance des bryozoaires aux perturbations environnementales dans un contexte d’acidification des océans.
Le Grand prix du jury est décerné à Bertrand Rebière et Bruno Alonso pour leur « songe d’un zéolithe, une nuit d’été », un agencement plutôt esthétique de cristaux de zéolithes posés sur du scotch carbone et observés au microscope électronique à balayage (MEB), lequel produit des images 3D. Minuscules éponges dures et denses, les zéolithes, extrêmement poreuses, ont des propriétés uniques : un seul gramme de zéolithe comprend des milliards de pores et de cavités de taille proche du nanomètre, soit une surface intérieure pouvant atteindre… 900 m2 ! L'objectif est d’explorer et caractériser à l’échelle du nanomètre l’organisation interne de ces cristaux afin de mieux comprendre et mieux calibrer leurs propriétés physico-chimiques. Capables d’absorber et de filtrer des composés chimiques, les zéolithes sont aussi utilisées dans la fabrication de catalyseurs plus performants et plus verts.
Le prix « coup de cœur » du jury est décerné à deux images ex-aequo :
- celle que Louise Griveau et Émilie Christin ont nommée « Van Gogh cellulaire ». Quand des cellules précurseurs du muscle fusionnent, elles ont la particularité de former ces structures nébuleuses, évoquant La Nuit étoilée du peintre Van Gogh, après coloration de l'image obtenue par microscopie confocale à balayage laser. Ces cellules sont cultivées sur un élément ultra nutritif – le matrigel – qui leur sert de support afin d’étudier leur comportement pour l’élaboration de biomatériaux innovants. Ces biomatériaux agissent comme des pansements qui vont venir combler le vide laissé par des blessures profondes au niveau des tissus. L’enjeu est de trouver de nouvelles solutions thérapeutiques pour la prise en charge de plaies chroniques ou complexes, comme les plaies diabétiques ou des impacts de balle, et pour l’amélioration des symptômes liés aux myopathies.
- celle que Jean-François Humbert a appelée « à l'école des sentinelles » et montrant une classe d’une école du village d’Aghien-Télégraphe, près d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Un instituteur échange avec ses élèves, futures sentinelles locales, sur la protection des ressources naturelles qui leur sont proches, car le village est situé aux abords d’une lagune d’eau douce dont dépendent plus de 10 000 habitants. Pour limiter leur impact sanitaire, la lagune fait l’objet d’une surveillance étroite dans le cadre d’un projet de suivi participatif où l’implication des populations locales est un élément clé.
Découvrez les 20 lauréats en images.
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