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Les questionnements de biomécanique de l’arbre peuvent rejoindre ceux des comportements mécaniques relevés par les usagers du bois. L’expérience empirique d’artisans peut mettre en exergue des phénomènes et des espèces au comportement atypique ; et en retour, les questions qui émergent de la pratique peuvent faire appel à la biomécanique et non plus seulement à la mécanique du matériau en conditions d’emploi. Les protocoles d’étude se complexifient alors pour rejoindre les contraintes expérimentales propres aux deux groupes de questions.
Différentiel de fentes de séchage entre deux rondelles jumelles de buis (Buxus sempervirens), l’une directement séchée depuis le bois vert (à droite), l’autre (à gauche) séchée après avoir été bouillie pendant 30 minutes, selon un processus de recouvrance hygrothermique (RHT). Les déformations suivant les deux processus sont estimées par suivi de points. La RHT permet de libérer la partie « bloquée », viscoélastique des contraintes de croissance, qui autrement se relâchent très progressivement sur des temps longs. Il est probable que les observations de certains artisans quant au « temps de séchage » des bois impliquent en fait aussi ce type de phénomène.