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© La Belle Société production / EPPDCSI-Universcience / MNHN / Ceebios / Ministère de la Transition écologique et solidaire / IRD / Institut des Futurs souhaitables / Région Sud / Région Nouvelle-Aquitaine / Région Bretagne / Communauté d'Agglomération Pays Basque / CNRS – 2020

Numéro de notice

7730

Des fonds marins plus vivants

Quelle est la biodiversité des petits fonds marins rocheux ? Quelles sont les meilleures conditions pour qu'elle s'épanouisse et de se développe ? Et comment, en cas de dégradation, lui permettre de se reconstituer ?
L'installation de récifs artificiels biomimétiques, dans la calanque de Cortiou près de Marseille, par la société Seaboost, a permis en quelques années de récréer des habitats et des écosystèmes fondamentaux pour que la vie sous-marine perdure en Méditerranée.

Durée

00:06:19

Année de production

Définition

HD

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Son

Sonore

Version(s)

Français

Transcription


Commentaire voix-off :
Comment fonctionnent les habitats naturels marins ?Comment la vie s'y développe et s'y organise en écosystèmes ? Et surtout, comment, en cas de dégradation, réussir à restaurer ces écosystèmes et la biodiversité qu'ils abritent, comme, par exemple, dans les petits fonds rocheux ?

Laure Bonnaud-Ponticelli :
Quand on considère un écosystème rocheux, il y a des assemblages de roches qu'on appelle un substrat dur, c'est un support, et puis on a un substrat meuble, c'est-à-dire du sable. Et cet ensemble rocheux constitue autant, finalement, d'endroits pour les organismes végétaux et animaux pour vivre. On ne peut pas considérer les individus ou les espèces les unes à côté des autres, en fait c'est un tout.

S'il peut y avoir un assemblage d'organismes des petits aux très grands, c'est parce qu'à la base, on a des organismes microscopiques, qui vont être des bactéries, qui vont être des micro-algues et qui vont constituer la première source alimentaire ou d'indication que cet écosystème est un bon écosystème sur lequel les organismes peuvent se développer. Et donc, ce réseau va se faire en fonction des conditions physico-chimiques qui sont favorables à l'ensemble des organismes de cette communauté.
On peut vraiment parler de communauté de vie.

Le courant est primordial. En terme hydrodynamique, lorsque l'eau est agitée, elle apporte de l'oxygène, et il y a des espèces qui ont un besoin très très important d'oxygène, qui sont fixées et qui ne peuvent pas aller chercher de l'oxygène ailleurs.
Et en plus de l'oxygène, on a des nutriments qui sont apportés par les courants. Ces petites infractuosités du rocher sont absolument essentielles pour certaines espèces qui n'aiment pas la lumière. Comme elles n'aiment pas la lumière, elles ont besoin de se cacher. Et en fait, tous ces systèmes de petites cavernes à l'intérieur des rochers vont leur permettre d'échapper à la lumière.

Les posidonies, qu'on trouve exclusivement en Méditerranée, puisque c'est une espèce endémique de Méditerranée, c'est une plante à fleurs. Elle est capable de recouvrir les fonds marins et de faire de véritables prairies. Comme ce sont des plantes à fleur qui libèrent énormément d'oxygène, les herbiers de posidonie sont des nurseries. C'est indispensable à la vie des oeufs et des juvéniles qui sont juste après éclosion. Et puis, quand ils vont être adultes, les animaux vont eux se déplacer et vont avoir un milieu de vie un petit peu différent.
Et les assemblages ou les interactions, le réseau dont on parlait tout à l'heure dans cette zone rocheuse, va évoluer évidemment en fonction de chacune des étapes du cycle de vie des organismes.

Commentaire voix-off :
Dans la Calanque de Cortiou, située dans le Parc national des Calanques près de Marseille, le déversement, durant des décennies, des eaux usées a profondément endommagé cet écosystème typique de la Méditerranée. Le projet expérimental Rexcor, mené par l'entreprise Seaboost, associée à de nombreux partenaires, a pour but de restaurer ce milieu unique en installant plus de trente récifs artificiels inspirés du vivant.

Julien Dalle :
On s'aperçoit que c'est des fonds qui sont très endommagés où on a peu de substrats sains, peu d'habitats à ces endroits-là. Et donc l'approche, ça a consisté à dire : on va essayer d'imaginer des récifs, des substrats, des éléments qui vont permettre de complexifier, d'amener une complexité structurelle, une complexité d'habitats tout simplement à cet endroit-là, en cohérence avec les besoins des espèces locales de manière à pouvoir les héberger.

Sur le projet Rexcor, on a trois grands types de récifs artificiels. Un récif qu'on a appelé le récif rague, donc qui est un récif qui prend la forme de plateaux empilés, avec des petits modules qui sont mis entre ces plateaux pour rajouter des cavités, des interstices, des méandres. On a un second type de récif qui est le récif fractal. C'est un récif qui a vocation à créer pour chaque espèce de faune ou de flore fixée un petit peu son contexte préférentiel. Certaines vont chercher à s'exposer à la lumière dans le courant, d'autres au contraire vont chercher des zones à l'ombre, sur des supports horizontaux. Un troisième type de récif qui est le récif connectivité. C'est un récif qui contient des débris coquillés, des coquilles d'huîtres, qui en fait joue un peu ce rôle de connexion entre la zone côtière, sur laquelle vont s'installer les individus les plus jeunes et les villages de récifs sur lesquels on a les individus un peu plus adultes.

Après il y a deux éléments complémentaires. La roselière, c'est un module biomimétique de l'herbier de posidonie qu'on a conçu pour reproduire les fonctionnalités écologiques d'habitat et de nurserie d'un herbier. Ce module permet d'accueillir les juvéniles, les post-larves qui viennent se nourrir, qui viennent se mettre à l'abri à l'intérieur des brins. Et l'autre module complémentaire, c'est le premier récif imprimé en 3D béton qui a été immergé en Méditerranée. L'impression 3D, en terme de biomimétisme, cela permet d'atteindre un niveau de cohérence entre l'habitat dont on s'inspire et l'habitat que l'on restitue de manière artificielle qui est jusqu'ici complètement inégalé.

Aujourd'hui le biomimétisme, c'est vraiment le fondement du travail chez Seaboost, pour proposer des solutions inspirées de la nature qui soient les plus cohérentes possibles avec le milieu, ses contraintes et les besoins des espèces qui y résident.

Commentaire voix-off :
Cette restauration de la biodiversité est un processus évolutif dont les résultats sont encourageants. Plus de 60 espèces différentes ont été recensées sur le site. De telles expérimentations montrent à quel point la préservation des écosystèmes marins est un enjeu majeur pour la sauvegarde des océans.

Réalisateur(s)

Thomas MARIE

Thématiques scientifiques

CNRS Images,

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