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© La Belle Société production / EPPDCSI-Universcience / MNHN / Ceebios / Ministère de la Transition écologique et solidaire / IRD / Institut des Futurs souhaitables / Région Sud / Région Nouvelle-Aquitaine / Région Bretagne / Communauté d'Agglomération Pays Basque / CNRS - 2020

Numéro de notice

7740

Vivant, la terre et l'espace (Le)

Comment pourrait-on s'acclimater aux conditions de vie sur une planète telle que Mars ? Pour répondre à cette question, les scientifiques orientent leurs recherches vers des espèces vivant sur Terre dans des conditions hostiles, les extrêmophiles. Dans le domaine de l'exploration spatiale, la démarche biomimétique peut aussi aider trouver des solutions inédites.

Durée

00:06:06

Année de production

Définition

HD

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Son

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Version(s)

Français

Support Original

MPEG4

Transcription


Commentaire voix off :
Il existe sur Terre des organismes vivant dans conditions extrêmes dont l'étude et la connaissance peuvent apporter des solutions innovantes pour l'exploration spatiale. Ne pourrait-on pas justement s'inspirer des stratégies et des capacités d'adaptation du vivant pour répondre aux défis d'une mission et d'une installation de l'homme sur Mars ?

François Spiero :
Une vie à la surface de la planète Mars sera beaucoup plus difficile qu'une vie à la surface de la Terre.
En terme de protection contre les radiations, en terme de protection par rapport aux phénomènes climatiques, sur Mars nous avons des grandes tempêtes.
L'espace est certainement le milieu le plus hostile qui soit, mais la nature, qui est sur Terre, fait face de temps en temps à des situations extrêmes.

GRAVES Guillian :
Sur Terre, on a des milieux qui peuvent être très hostiles, des milieux soit très chauds, soit très froids, soit très humides, soit très très secs, et on observe quand même dans ces milieux-là, la vie se développer. Tout un tas d'organismes ont dû mettre au point différentes stratégies qui leur permettent de survivre et d'évoluer justement dans ces environnements extrêmes-là.

François Spiero :
Il y a effectivement de nombreux animaux qui sont une source d'inspiration pour résoudre les problèmes du spatial et en particulier pour essayer de réduire le nombre de difficultés liées à l'installation de l'être humain sur la Lune, sur Mars ou ailleurs.

GRAVES Guillian :
Dans les déserts, le crotale cornu par exemple, n'est pas en contact avec le sable sur toute sa surface.
Il a seulement deux points de contact qui lui permettent d'avancer de façon très efficace et rapide sur un environnement complexe.

Commentaire voix off :
Une installation sur Mars nécessite la résolution de problématiques nombreuses. A travers des projets pilotes et collaboratifs, le CNES étudie actuellement des solutions biomimétiques pour relever ces défis. Tout comme l'Ecole nationale supérieure de création industrielle propose à ses étudiants de trouver des réponses inédites issues du vivant.

François Spiero :
Lorsque on voyage vers la planète Mars, il faut entre six mois et douze mois de voyage, mais il faut aussi penser au voyage retour et le temps sur place. Au final, on a donc une mission aller-retour qui est de l'ordre de deux ans et demi à trois ans.

GRAVES Guillian :
On embarque sur un vaisseau qui a un volume contraint, donc on ne peut pas forcément partir avec deux à trois ans de nourriture par exemple. On va devoir la produire localement.

François Spiero :
Et là se pose une autre question, c'est que l'atmosphère martienne, qui est à 95% du gaz carbonique, ne permet pas la croissance de plantes, de végétaux, d'animaux, etc.

GRAVES Guillian :
On va devoir miser sur d'autres types d'aliments, et notamment pouvoir travailler potentiellement avec des micro-organismes : levures, bactéries, champignons. Et ces micro-organismes-là, on peut facilement les cultiver dans des environnements contrôlés pour pouvoir produire des sources nutritives qui vont permettre aux futurs martionautes de survivre pendant le trajet, mais aussi une fois arrivés sur place.

François Spiero :
Si on veut construire des habitats à la surface de Mars, on peut faire appel à ce qui existe dans la nature où il y a déjà de la protection contre la radiation. Je pense par exemple aux tardigrades.

GRAVES Guillian :
Le tardigrade est capable de résister à de très hautes températures ou à de très très basses températures, à des pressions qui varient énormément. Il est capable de résister aux radiations, il peut se lyophiliser selon les différentes pressions exercées sur lui.

François Spiero :
Dans les scénarios actuels que nous envisageons pour des habitats martiens, on pense faire des dômes de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Un des animaux que nous regardons, c'est le gecko qui a des capacités phénoménales d'adhésion à toutes surfaces et donc il peut grimper des murs verticaux.

GRAVES Guillian :
Avec mes étudiants de l'Ecole nationale supérieure de création industrielle, nous avons un groupe qui a pu travailler sur le fait de pouvoir habiter sur Mars, et ils ont imaginé notamment un système qui permet de filtrer de manière bio-inspirée les poussières pour les diriger et créer une matière qui va à la fois protéger les habitants des radiations qui sont émises et, en même temps, créer la structure de manière très très locale avec des ressources locales.
Et, inspiré des espèces que l'on a précédemment mentionnées telles que le crotale par exemple, ils ont pu concevoir un surf qui leur permet de se déplacer sur deux points pour remplir des missions scientifiques, mais aussi pour se déplacer pour se divertir.

François Spiero :
Les défis du spatial sont, je dirais, par essence multidisciplinaires et donc en permanence, quand on cherche à innover, quand on cherche à progresser, on cherche d'autres domaines multidisciplinaires.
Le biomimétisme en est clairement un.

GRAVES Guillian :
Et c'est ça qui, au fond, nous intéresse, c'est de se dire que on va regarder dans le vivant sur Terre comment fonctionnent les choses pour sur Mars imaginer des nouveaux systèmes pour s'alimenter, répondre à des enjeux de santé. Et le penser là-bas, de manière extrêmement fine et contrainte, va nous permettre de ramener tout ça sur Terre plus tard pour imaginer des réponses innovantes et bio-inspirées aux grands enjeux de demain.

Commentaire voix off :
Ces nouvelles avancées technologiques développées dans l'espace pourront, par exemple, nous aider à mieux gérer et optimiser nos ressources sur Terre, et être ainsi bénéfiques à l'homme et à son environnement.

Réalisateur(s)

Thomas MARIE

Thématiques scientifiques

CNRS Images,

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