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© CNRS - 2021

Numéro de notice

7174

Cri glaçant du glacier (Le) ZPP#02

Episode 2 : Alors que la fonte des glaces s'intensifie et que les glaciers s'érodent année après année, menaçant d'accélérer la montée des eaux, des chercheurs du CNRS ont placé le glacier d'Argentière (Alpes) “sur écoute” grâce à une méthode originale, pour mieux comprendre et mesurer ses mouvements.

Durée

00:06:17

Année de production

Définition

HD

Couleur

Couleur

Son

Sonore

Version(s)

Français

Support Original

Apple ProRes 422

Transcription


Bonjour à toutes et à tous. Aujourd'hui, nous allons parler un peu des glaciers. Vous savez, ces très gros glaçons qui recouvrent des continents entiers pour une surface équivalente à 30 fois la France. Tout de suite, ça jette un froid.

Ces glacier sont confrontés au réchauffement climatique qui affecte la température des courants marins et de l'air, notamment sous l'effet des tristement célèbres gaz à effet de serre.
- « Moi, moi, je ne sens pas une si grande différence de température que ça.
- Bah quand même ! Attends, l'année dernière en Arctique, il faisait 4,7 degrés plus chaud que ce qu'on avait observé en moyenne pour la fin du XXᵉ siècle. Du coup, les glaciers fondent à grande vitesse.
- Gnagnagna, les ours polaires ont plus de banquise. Moi, tant qu'il me reste des glaçons dans mon chardonnay, je veux rien savoir.
- Ouais. Le souci, c'est qu'on voit arriver de sérieux ennuis à cause de la fonte des glaces et en premier lieu la montée des eaux. »

Rendez-vous compte qu'en France, les côtes sableuses de la nouvelle Aquitaine reculent jusqu'à deux mètres par an. D'ici 2050, la mer pourrait avoir gagné 50 mètres sur la terre. De quoi faire barboter le phare des Baleines sur l'île de Ré.

- « Ah non, pas l'île de Ré ! Attends, où je vais passer mes vacances, moi. Bon, c'est à qui qu'il faut donner du pognon pour sauver la banquise et les ours polaires, tout ça.

On ne s'en sortira pas avec des actions ponctuelles. Pour mieux lutter contre le phénomène, il faut l'appréhender en profondeur. Pour cela, direction 200 mètres sous terre sous le glacier d'Argentière, près de Chamonix. Ce géant de 19 kilomètres carrés perd un mètre d'épaisseur chaque année depuis 30 ans. Nous sommes dans un souterrain arpenté par une équipe de chercheurs du CNRS pas comme les autres : des glaciologues.

- « Boh facile ! Moi aussi, je suis glaciologue. Je connais tous les parfums : chocolat, noix de macadamia.
- Mais non, la glaciologie, c'est la science des glaciers. »

Et ça demande aux spécialistes d'être très au fait des propriétés physiques de la glace pour comprendre comment elle se forme et se transforme. Mais ça exige aussi d'être un très bon topographe pour mesurer les mouvements du glacier. Parce qu'il ne faut pas croire mais les glaciers, ça bouge beaucoup. Rendez-vous compte que la vitesse de déplacement des glaciers alpins est de l'ordre de 40 mètres par an. Comment le sait-on ? Grâce à une bicyclette. Vous voyez cette roue de vélo ? Elle tourne depuis 1972. Le professeur Robert Zizian a eu l'idée de l'installer sous le glacier pour mesurer comment il se déplace à l'horizontale et à la verticale.

Toute la journée et toute l'année depuis plus de 30 ans, la roue court sur le glacier, suivant le moindre de ses frémissements et répercutant les déplacements le long d'un bras qui envoie toutes les informations dans un cavitomètre :
- « une roue en contact avec la glace le cavitomètre enregistre le glissement du glacier sur le lit rocheux et les mouvements verticaux de la voûte.
- « Ah bah facile ! Moi aussi, je suis cavitomètre. Là, je rentre en voiture, là je rentre à vélo et là, je rentre pas. »

Les chercheurs ont aussi posé une caméra pour visualiser le mouvement du glacier, vu de dessous. Et quand on accélère l'image, le résultat est assez impressionnant.

Vous trouvez ça badass ? Vous n'avez encore rien vu ? Le glacier d'Argentière est le seul glacier au monde à être sur écoute. Le tout grâce à une mission digne de James Bond, baptisée RESOLVE.
- « Euh ils ont que ça à faire de metrte un glacier sur écoute ? Comme si ça causait un glacier ?
- Eh bien oui, en quelque sorte. »

En se déplaçant sur le sol rocheux, le glacier émet un bruissement et en l'enregistrant les chercheurs, vont pouvoir comprendre à quelle vitesse et selon quelles dynamiques le glacier se déplace. Pour cela, douze capteurs sismiques ont été installés à la base du glacier. Ils ont enregistré non-stop toutes les vibrations pendant un mois. Les douze capteurs souterrains sont accompagnés de 100 capteurs disposés en surface à 2500 mètres d'altitude, s'il vous plaît, Et il vaut mieux être prêt à mouiller la combi de ski parce que 2 h d'ascension seront nécessaires pour atteindre le haut du glacier.

En surface, un capteur est posé tous les 50 mètres pour créer un maillage de mouchards assez dense. Pour créer une référence d'onde perçue, les chercheurs ont apporté un drôle d'objet. Regardez cette lourde cloche.
- « Hey oh ça va. Alors l'autre, depuis qu'elle fait de la science là…

Elle permet de créer des sources sismiques artificielles en tapant dessus et en enregistrant à intervalles réguliers, les chercheurs se dotent de points de repère en observant les courbes créées par les gongs sur les relevés sismiques.

La conclusion de toute cette étude, c'est que ce glacier glisse de moins en moins vite avec le temps, ce qui n'est pas une très bonne nouvelle. Parce que s'il ralentit, c'est parce qu'il est moins lourd, parce qu'il fond. Logique.

Alors comment éviter d'essuyer un naufrage à la mode de Titanic, mais sans l'iceberg, vu qu'il aura fondu, dans les prochaines décennies ? Eh bien, tout d'abord, nous devons poursuivre nos efforts pour réduire la production de gaz à effet de serre grâce à nos gestes écologiques quotidiens. Mais il nous faudra sans doute aussi rendre les zones littorales plus sûres grâce à divers aménagements architecturaux, comme les digues par exemple, permettant de réduire l'avancée de la mer vers nos habitations.

Sinon, après les masques, on risque d'être obligés de porter des bottes chez nous. Et ça, c'est pas terrible. Voilà, c'est tout. Pour cet épisode un peu glaçant, mais on vous dit à très bientôt pour un prochain épisode d'un zeste pour la planète Et d'ici là, offrez-nous du like, du partage et surtout, abonnez-vous.

Réalisateur(s)

Stéphane ROSSI

Auteur(s)

Rédacteur(s) en chef

Production

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