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© CNRS Images - 2019
Numéro de notice
6714
Punk pas mort
Le punk, courant musical et mouvement de contre-culture, est aujourd'hui un sujet d'étude pour les chercheurs. Depuis 2013, Musicologues et historiens travaillent ensemble à un programme nommé "Punk is not dead" ayant pour objectif de retracer 40 ans d'histoire du punk en France. La nature même de ce mouvement, avec son idéologie de débrouille, fait qu'il y a aujourd'hui urgence à collecter et préserver les archives du punk. Entre appels aux dons, journées d'études et collecte de témoignages oraux les chercheurs ont donc pu réunir un fonds précieux.
Les documents ainsi collectés serviront à terme à la création d'un centre de ressources et de recherches dédié aux cultures alternatives. Une Maison du punk. Au delà du programme de conservation patrimoniale, le coeur du projet est d'engager une réflexion sur cette contre-culture et d'étudier les marges de notre société pour en écrire une histoire décentrée.
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Transcription
00 :03 OFF 1 :
Quand on pense au patrimoine culturel français, on ne pense pas vraiment au punk et pourtant !
Contre-culture née dans les années 1970 ; courant musical, phénomène artistique, mode de vie, le Punk est aussi devenu un véritable objet d'étude pour les chercheurs.
00 :27 suite OFF
Aujourd'hui, la musicologue Solveig Serre et l'Historien Luc Robène se retrouvent avec le doctorant Manuel Roux à la Rockschool Barbey, un des lieux incontournables de la scène punk bordelaise, Ils viennent recueillir des sources historiques, un trésor pour ces scientifiques !
00 :47 suite OFF
Depuis 2013 l'équipe de recherche sillonne l'ensemble du territoire français à la recherche de sources comme celle-ci.
00 :53 Luc Robène
Un label rock Bordelais s'impose sur le marché du CD... c'est déjà en soi un titre intéressant
00 :59 OFF suite
De Paris à la bourgade du Val d'Ajol, du punk des villes au punk des champs, l'objectif : retracer 40 ans d'histoire de la scène PUNK en France.
C'est la première fois en France qu'une étude de cette envergure se consacre au punk.
Le nom du programme « Punk is not Dead , le punk n'est pas mort ! »
01 :24 OFF 2 :
Hybride, insaisissable, artistique, politique, précurseur, en perpétuelle réinvention, comment définir le punk ?
01 :34 Luc Robène ITV 1
C'est un, une pratique musicale, une musique qui exprime une rage, une rébellion, une posture de refus des codes, et donc on peut considérer que cette musique-là, et ce mouvement, et cette posture, constituent des prismes fondamentaux pour regarder le fonctionnement des sociétés, et regarder un petit peu comment des gens à un moment donné, vont décider de faire autrement.
01 :59 Solveig Serre ITV 1
Au début, c'est une révolte qui est musicale, c'est-à-dire qu'on est contre la musique des aînés, la musiques des groupes qui jouent pendant vingt minutes en sachant très très bien jouer de la musique, qui ont fait le conservatoire etc., c'est une vraie révolte aussi parce qu'on n'a pas de vrais locaux pour répéter, pour jouer, donc on va prendre une guitare, on ne sait pas jouer et puis on va le faire, même si on ne peut pas, on va le faire.
Ensuite dans les années 80, ça veut dire des choses beaucoup plus politisées, toute la vague anarcho_punk, la jeunesse emmerde le front national etc., là on est dans une dénonciation de la société, du racisme, des toutes ces choses-là, et aujourd'hui çà dit encore des choses différentes, aujourd'hui çà parle beaucoup d'écologie, de thématiques qui auraient beaucoup faire rire je pense les punks de 1976, on revient un petit peu à la contre-culture des gens qu'on haïssait parce qu'il y a un slogan qui disait « un bon hippie est un hippie mort » et aujourd'hui cette troisième génération finalement elle revient assez à… aux hippies.
03 :21 suite
Comme le punk à pour idéologie la débrouille, on fait avec très peu de moyens, donc évidemment on fait sur des supports non nobles, qui vont passer très vite, et donc il y a aussi une urgence parce que ces supports-là, ces sons-là, si on ne le collecte pas maintenant, les photos elles vont devenir toutes rouges, jaunes, enfin on ne pourra plus écrire cette histoire,
donc on est pressés.
03 :45 Manuel Roux (off)
Oui, bon, on va le bouger
03 :48 Commentaire 4
Fanzines, photos, cassettes, dossiers de presse, registres comptables, à travers ses archives déposées dans ce garage, la Rockschool Barbey se livre peu à peu à Pierre Raboud et Manuel Roux de l'équipe PUNK Is Not Dead
04 :09 Pierre Raboud
Cà n'est que les affiches de Barbey ou bien ils ont récolté aussi des affiches pour d'autres gens ?
04 :14 Manuel Roux
Non, c'est vraiment les affiches de événements de Barbey.. voilà, regardes là, ça commence à se détériorer…
04 :22 Alors là, c'est le rapport aux commissaires aux comptes
04 :25 … les amortissements
04 :27 OFF 5 :
« Envoyez nous vos archives, Contactez nous »
L'équipe a lancé un appel public afin de recueillir des archives personnelles :
Enregistrements audio, vidéo, magazines…
04 :40
Grâce à une vingtaine de journées d'études depuis le début du projet, l'équipe récolte aussi des témoignages.
Une science participative où acteurs de la scène et de la recherche se réunissent !
04 :51 Eric Roux
Et nous on a exercé notre droit culturel, c'est-à-dire que nous, ce qu'on voulait c'était des lieux pour que nos musiques soient entendues dans de bonnes conditions, soient pratiquées, soient transmises, soient répétées, c'est ça qu'on voulait, on ne voulait pas faire du fric, on n'en n'a rien à branler de faire du fric, on aurait pu faire du fric mais on n'en n'a pas fait, à une époque on aurait pu choisir de… (shunt sur la fin de la phrase)
05 :12 OFF 6 :
A l'heure actuelle, l'équipe a rassemblé l'ensemble de ses fonds à Versailles dans les locaux de travail de Solveig Serre.
Bien sûr ce n'est que le début d'un vaste chantier de préservation et de conservation d'un patrimoine culturel fragile.
05:28 Pierre Raboud
Le mur des archives que j'ai classé, donc on a ici le fond des Sales Majestés
05 :33 OFF 7
Prochain défi pour l'équipe désormais la création d'un centre de ressources et de recherche dédié aux cultures alternatives « une maison du punk »
05 :42 ITV Luc Robène 2
Ce projet il est exceptionnel parce qu'en fait ça n'a jamais été réalisé. On est sur les contre-cultures, sur le punk, et personne n'a jamais rassemblé ces archives, ne les a pas fait surgir ni rassembler, ni proposé cette manière de collecter, de mettre à disposition tous ces fonds, donc cette maison du punk elle est fondamentale pour nous, c'est quelque chose qui n'a jamais été fait et qui mérite d'être fait, parce que si personne ne le fait, tout ce pan de la culture en France disparaitra.
06 :13 OFF 7 :
Mais le projet PUNK IS NOT DEAD n'est pas un simple programme de conservation du patrimoine français - le coeur du projet :
Engager une réflexion plus large sur les formes de résistances, d'innovation, et d'inventivité de toutes sociétés, en France comme ailleurs.
06 :28 Discussion Luc Robène Solveig Serre & Pierre Raboud
_Donc ça c'est les flyers
_Les flyers qu'on a eus
_Quand on était aux concerts
_C'est ça
06 : 35 ITV Luc Robène 3
Bien entendu, le fait que le punk ne se limite plus aujourd'hui à des sociétés industrialisées telles qu'on les conçoit – épicentre occidental blanc – mais qu'il y a des punks partout, en Iran, en Chine, qui risquent leurs vies pour le coup, montre à quel point cette matrice de résistance, de révolte, de rébellion, cette manière de dire non, cette manière de dire je serais libre, est essentielle, pas seulement à la société française pour le coup, mais pour le monde,
dans la manière de réinventer une façon d'être ensemble et de réfléchir à un monde à construire pour le dire très simplement, alors oui, le punk est essentiel dans ce sens-là,
Je l'analyserai comme çà en tous cas.
07 :15 ITV Solveig Serre 2
C'est important de s'intéresser à ces marges, et en fait çà grandit une de considérer ses marges, voilà, c'est vraiment... l'un des enjeux du projet c'est celui là, la marge ne dit que ce qu'il y a de problématique vis-à-vis de la société, et donc nous on a la petite prétention d'ecrire une histoire de France, mais un peu décentrée.