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© CNRS - 2021

Numéro de notice

7345

Oiseaux des villes, oiseaux stressés

Les oiseaux se font de plus en plus rares en ville… Découvrez l'enquête menée par des scientifiques du Centre d'études biologiques de Chizé pour mieux cerner les nuisances urbaines – bruit, lumière, manque de nourriture – subies par différentes espèces d'oiseaux, et trouver des solutions pour enrayer cette hécatombe.

Durée

00:06:20

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HD

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Français
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VI

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Apple ProRes 422

Transcription


Commentaire – Voix off
La ville, son bitume, ses voitures, sont bruit, ses habitants toujours pressés, rien de tel pour être stressé. Mais nous ne sommes pas les seuls à ressentir du stress en ville, les oiseaux aussi le subissent, pour eux les conséquences sont lourdes puisque les nuisances urbaines conduisent peu à peu au déclin de certaines espèces. A Paris par exemple, 90% des moineaux domestiques ont disparu, une hécatombe visible presque à l'oeil nu chez une espèce pourtant habituée à vivre au contact de l'homme.

[Musique]

Commentaire – Voix off
Le stress chez les oiseaux des villes, voici ce qu'étudie Frédéric Angelier biologiste. Régulièrement ils se promènent à Niort avec son échelle, pas de travaux prévus, elle lui sert à inspecter des nids, avec son équipe il a fixé des nichoirs un peu partout en ville.

(Frédéric ANGELIER – Biologiste)
Alors les nichoirs en fait, ça permet d'avoir un accès à la reproduction vraiment aisée, donc en fait ça nous permet de contrôler la reproduction des oiseaux, qui vit normalement, naturellement dans des cavités ou dans les trous d'arbres donc c'est très difficile d'avoir accès aux poussins, aux oeufs, la grâce aux dispositifs artificiel on peut accéder aux nids et donc contrôler si on a des poussins, des oeufs, le taux d'occupation.

Commentaire – Voix off
Le chercheur s'intéresse à trois espèces d'oiseaux qui vivent en ville, le merle noir, la mésange et le moineau domestique.
Ce qu'il a d'abord cherché à comprendre c'est l'impact du bruit urbain et il a découvert que les effets des nuisances sonores bien que peu visibles ont des conséquences néfastes pour les poussins.

(Frédéric ANGELIER – Biologiste)

On s'est rendu compte en étudiant leurs physiologie qu'il y avait des coûts cachés, c'est à dire qu'en fait on avait un vieillissement de l'organisme qui était accéléré lorsque les poussins étaient exposés au bruit, on s'est rendu compte également que le bruit pouvait impacter les comportements des parents, en fait les parents quand il y a beaucoup de bruit, ils sont beaucoup plus vigilant, c'est à dire qui se demande toujours ce qui se passe et donc ils ont tendance à surveiller toujours les alentours du nid et donc à s'occuper un peu moins bien des poussins.

Commentaire – Voix off
A quelques kilomètres de là au centre d'études biologiques de Chizé on peut mesurer le stress en laboratoire. L'hormone du stress chez les animaux s'appelle la corticostérone.

(Frédéric ANGELIER – Biologiste)

Je t'apporte les plumes on vient de finir les prélèvements, c'est les moineaux tu sais pour l'étude sur l'urbanisation.

Commentaire – Voix off
Grâce à des prises de sang et des prélèvements de plumes, ces chercheurs comparent et analyse les variations de stress chez les oiseaux étudiés.

(Charline PARENTEAU – Biologiste)
Naturellement on a tous besoin d'avoir de l'hormone de stress est de pouvoir s'adapter, de pouvoir avoir des comportements de fuite, de pouvoir protéger par exemple sa descendance mais quand on est soumis, quand les animaux sont soumis par exemple à des polluants ou des contaminants, là l'hormone de stress va vraiment augmenté de manière chronique et non plus de manière ponctuelle et là dans ces cas-là c'est là qu'on arrive à un effet toxique en fait de l'hormone de stress qui vas là induire des réactions néfastes pour l'individu.

Commentaire – Voix off
Les expériences se poursuivent également à la tombée de la nuit. Frédéric cherche à comprendre si la lumière des lampadaires perturbe les moineaux, pour cela il reproduit la pollution lumineuse urbaine, il éclaire chaque nuit trois volières sur six et compare les résultats.

(Frédéric ANGELIER – Biologiste)
Un des effets majeurs qu'on avait déjà retrouvés sur le terrain c'est que les oiseaux en fait ont tendance à se lever plus tôt quand il y a de la pollution lumineuse donc en fait ça peut être un décalage de 45 minutes, une heure, ils se réveillent beaucoup plus tôt et donc ils sont actifs plus tôt. Une des études qu'on veut mener dans le futur c'est comprendre si justement on peut avoir des dommages qui sont affectés par cette perturbation des rythmes.

[Musique]

Commentaire – Voix off
En plus le ce changement de rythme le milieu urbain modifie également l'alimentation, pour comprendre son influence l'équipe étudie de façon méticuleuse le développement des jeunes moineaux, le stress nutritionnel touche lui uniquement les poussins.

(Pauline BELLOT – Biologiste)
Et pour l'aile 58, c'est le bleu, individus 909, 909, donc là en fait on va mesurer les paramètres morpho métriques des poussins donc que ce soit le tarse donc qui es la taille de la jambe on va dire, la taille de l'aile et la masse pour connaître la condition à des individus ça je le fais plusieurs fois donc au jour 6 au jour 9 au jour 12 et au jour 35.

Commentaire – Voix off
En ville les moineaux adultes trouvent facilement de la nourriture adaptée, les poussins en revanche ont besoin d'insectes, des insectes qui se font de plus en plus rares en ville, or un moineau qui grandit avec ce régime pauvre en protéines en subit les conséquences tout au long de sa vie.

(Frédéric ANGELIER – Biologiste)
En fait le stress qu'on observait à chez les poussins urbains est associée principalement à un stress nutritionnel, à un manque d'insectes donc les poussins grandissent moins bien, son plus petit, ont un plumage de moins bonne qualité et ils ont des carences qui se traduisent par la création de poussins en mauvaise santé, qui ne vont pas être capable de survivre pendant plusieurs années, de se reproduire dans le milieu urbain.

Commentaire – Voix off
Les oiseaux étudiés dans cette recherche sont considérés comme des espèces sentinelles qui réagissent de façon précoce aux changements écologiques, il est donc nécessaire de les étudier et de tirer des conclusions pour essayer d'inverser la tendance. Les solutions pour y faire face sont simples, revégétaliser les villes pour voir les insectes revenir et créer des zones naturelles pour y accueillir les oiseaux de passage. Faire en sorte que dans plusieurs années en ville comme ailleurs lorsqu'on lève les yeux on continue à avoir des oiseaux, voler dans le ciel.

[Générique de fin]

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