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© CNRS Images - 2016
Numéro de notice
6971
Comprendre le cerveau traumatisé
Troubles affectifs ou comportementaux, peurs irrationnelles : les effets du syndrome de stress post-traumatique peuvent gâcher la vie des victimes. Une équipe de chercheurs en neurosciences à Marseille tente de comprendre pourquoi certains patients peuvent guérir après quelques séances de la thérapie EMDR basée sur le mouvement des yeux, alors que d'autres auront besoin de plusieurs années de suivi.
Durée
Année de production
Définition
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Son
Version(s)
Support Original
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Transcription
OFF
03 :00
Que ce soit après des combats armés, un attentat, ou un enlèvement, celles et ceux qui se retrouvent face à des situations de danger extrême, sortent souvent bouleversés de l'épreuve.
00 :17
ITW Patient : quand on l'a on est … on a laissé quelque chose sur l'accident, sur le théâtre ou on a été...
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00 :28
Troubles affectifs, comportementaux, des peurs irrationnelles – ces séquelles ont un nom : c'est le symptôme de stress post-traumatique. Une étonnante thérapie existe pour aider ces malades. L'EMDR, acronyme anglais de « Désensibilisation et retraitement par le mouvement des yeux » permet de déverrouiller les blocages mentaux qui polluent le quotidien des patients. La technique est simple : le patient doit remémorer son traumatisme tout en bougeant ses yeux ou bien en écoutant des sons particuliers dans un casque.
01 :00
ITW Stéphanie Khalfa – chercheure en neurosciences : cette association des deux va permettre au cerveau de réorganiser l'information et de remémoriser l'information d'une manière qui est déchargée de toute ces émotions.
La recherche que l'on fait actuellement c'est avec ces militaires, donc uniquement des gens qui ont été exposé la guerre.
OFF
01 :19
« Marseille, hôpital de la Timone, c'est ici que Stéphanie Khalfa et son équipe travaillent pour comprendre ce qui se passe dans les cerveaux des patients traités pour le syndrome de stress post-traumatique.
01 :32
ITW Stéphanie Khalfa : on sait que dans le stress post traumatique il y a notamment une hyper activation d'un structure qui est impliquée dans le traitement émotionnel, dans la réponse émotionnelle qui est l'amygdale, qui est surtout une structure qui est impliquée dans la peur et on sait qu'elle est hyperactive... on sait également qu'il y a une structure qui est juste à côté qui s'appelle l'hippocampe qui va mémoriser les événements et que le cortex pré frontal qui est censé permettre de réguler ces émotions ne joue plus son rôle correctement, il n'est plus capable d'aller inhiber cette amygdale et de lui dire de s'apaiser pour que la personne puisse être tranquille.
OFF
02 :09
Tous les patients ne sont pas égaux face à la thérapie EMDR. Si certaines personnes sortent guéries après 4 séances, d'autres auront besoin de plusieurs années de thérapie.
L'équipe de Stéphanie Khalfa tente de comprendre pourquoi certains cerveaux sont plus réceptifs à la thérapie que d'autres.
Chaque patient passera des tests avant, et après la thérapie pour évaluer l'état du cerveau en situation de stress. Le protocole scientifique se repose sur la réalité virtuelle…
02 :37
ITW Pierre-François Rousseau – Chercheur en neurosciences : Le psychiatre peut contrôler cet environnement en rajoutant des explosions, en rajoutant des tirs pour coller au plus près de la réalité du patient et de ce qu'il a vécu.
02 :59
ITW Stéphanie Khalfa : ils vont revivre des situations parmi les situations les plus stressantes dans la guerre, avec des combats. Dans un premier temps on va injecter du glucose radioactif a ces patients au moment où ils passent cet examen de réalité virtuelle, au moment où c'est le plus fort pour eux, le plus douloureux. Ce qui va aller marquer certaines zones du cerveau, celles qui vont être le plus activées donc notamment les zones liées au stress, et après ces patients vont aller dans le scanner, dans le pet scan pour enregistrer cette activité radioactive dans certaine zone du cerveau, ce qui nous permettra individuellement et aussi en groupe de quantifier, de qualifier les anomalies cérébrales dans le stress post traumatique.
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03 :40
Les réactions cérébrales du patient vont également être étudiées en direct, par électro-encéphalographie, grâce à ce casque truffé d'électrodes…
ITW Stéphanie Khalfa : on va vraiment mesurer ce qu'il se passe, quand la personne revit son traumatisme par rapport à un moment où elle est en apaisement et on va aussi regarder comment la personne réagit à des voix qui expriment de la peur, à des visages où il y a aussi des expressions d'émotions négatives. Donc on va activer là encore les circuits des émotions et notamment des émotions négatives de deux manières différentes pour aller quantifier, caractériser le cerveau dans son activité électrique en réponse à des situations de stress.
OFF
04 :23
90 patients souffrant de stress post-traumatique seront étudiés ici, par Stéphanie Khalfa et son équipe. De quoi établir les signatures cérébrales qui permettront de prédire si le patient sera peu réceptif à la thérapie EMDR, ou au contraire s'il retrouvera rapidement sa vie d'avant.
04 :41
ITW Patient : grâce à ça j'ai pu refaire des sorties avec des amis, faire des feux d'artifice, m'amuser, prendre plaisir...
04 :50
ITW Stéphanie Khalfa : Je pense que c'est très important pour quelqu'un de savoir qu'il peut s'en sortir et cela n'est pas pareil de savoir que l'on peut s'en sortir en 3 séances ou en 20 séances ou en 3 ans ou en 6 ans.
OFF
05 :02
Il reste 2 ans de travaux pour comprendre les rouages du cerveau traumatisé. Une recherche fondamentale mais qui devrait déboucher sur des applications bien réelles pour aider les victimes de ces situations extrêmes qui font basculer les vies.