Derniers carriers méditerranéens (Les)

La Syrie est le dernier pays de la bordure méditerranéenne où quelques carrières sont encore exploitées selon les modes d'extraction de la pierre hérités de l'Antiquité gréco-romaine. Il en existe ainsi près du village d'Aramel, à une vingtaine de kilomètres au nord d'Alep, où le temps semble s'être arrêté.
Les ouvriers carriers sont chargés chacun d'un chantier d'extraction personnel, mais s'entraident pour les tâches les plus dures.
Les gestes n'ont pas varié depuis l'Antiquité :
- des tranchées cernant le bloc à extraire sont creusées avec des pics munis de pointes à chaque extrémité - ce travail, pénible et difficile, est souvent exécuté par deux hommes ;
- une longue saignée est creusée à la base du bloc avec un pic puis un mortaisoir ; des coins y sont soigneusement logés, avant d'être forcés avec une masse : le bloc est arraché à sa base, et peut alors être dégagé avec une pince de carrier ;
- il est bardé par plusieurs hommes grâce à une pierre placée en dessous ;
- un équarrissage grossier est enfin effectué, avec un outil à tête carrée.
Pour les bancs les plus durs, de grands blocs sont extraits, puis débités sur place en pierres de dimensions plus réduites.
Les jeunes refusant aujourd'hui de plus en plus ce dur métier, il n'y aura bientôt plus de carriers à Aramel.