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© CNRS - 2022

Numéro de notice

7479

Pêcheurs de zooplanctons et micronectons

Une équipe de chercheurs embarque chaque année à bord du Marion Dufresne pour étudier des animaux peu connus : le macrozooplancton et le micronecton. Ces organismes de milieu de chaine alimentaire se composent de gélatineux, de crustacés et de poissons. Mais pour les étudier, il faut d'abord les repérer en pleine mer grâce à un instrument acoustique, un écho sondeur. Puis ils sont pêchés, triés par espèces et comptés. En les suivant d'année en année, les scientifiques peuvent mieux comprendre l'effet du changement climatique sur ce maillon crucial de la chaine alimentaire.

Durée

00:07:04

Année de production

Définition

HD

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Sonore

Version(s)

Français

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Apple ProRes 422

Transcription


Commentaire – Voix off
Vous êtes-vous déjà demandés ce qu'il se passe sous la surface ? Quels sont les animaux marins ? A quelles profondeurs évoluent-ils ? Et comment se composent tous les maillons de la chaine alimentaire ?
C'est justement pour répondre à toutes ces questions qu'une équipe de chercheurs a embarqué à bord du Marion Dufresne. Un navire français qui effectue des rotations pour ravitailler les îles australes. Ces territoires perdus, à mi-chemin entre l'Afrique, l'Australie et l'Antarctique.
Certains scientifiques profitent de ces missions pour réaliser des expériences en pleine mer. C'est le cas de Cédric Cotté, écologue, qui mène un projet de recherche intitulé Themisto.

ITW Cédric Cotté
6 :15 Themisto c'est un programme scientifique qui s'intéresse à la vie marine, à la vie profonde des océans de la surface jusqu'à 1000 mètres à peu près donc les populations de poissons, de crustacés, de gélatineux. Et donc on s'intéresse à essayer de mieux comprendre comment tout ça s'organise en mer, de leur distribution des Tropiques jusqu'au Polaire.

Commentaire – Voix off
Pour repérer ces animaux, l'équipe utilise l'acoustique, grâce à un échosondeur. Plusieurs fréquences sont envoyées pour déterminer quel type d'organisme passe sous le bateau.

ITW Cédric Cotté
Là, on voit qu'on a des concentrations qui sont fortes, mais le problème c'est qu'elles apparaissent, elles disparaissent. C'est vraiment des espèces de patchs de poissons, de crustacés qui se distribuent de façon assez hétérogène donc il suffit juste que le bateau passe dessus : y en a, et puis ils se finissent, puis comme le chalut est à l'arrière il faut essayer d'aller chercher la bonne profondeur, le bon patch.

Commentaire – Voix off
Pour vérifier les données acoustiques, l'équipe utilise un gros filet de pêche, le chalut. Celui-ci a des mailles très fines de 4cm à 4mm, pour attraper des petits organismes. Mais cette fois-ci, le filet n'a presque rien piégé.
Il faudra donc attendre la tombée de la nuit pour repartir à la pêche.
L'équipe essaye d'attraper des animaux de milieu de chaine alimentaire, un maillon qui a été peu étudié et qui est composé de macro-zooplanctons et de micronectons.

ITW Cédric Cotté
Alors le macro-zooplancton, macro pour gros. Gros plancton animal. Et grosso modo c'est les organismes, les crustacés, les organismes gélatineux, planctoniques donc qui dérivent avec le courant. Et les deuxièmes organismes qu'on étudie c'est le micro necton, donc micro-necton c'est les petits organismes nageant, donc necton pour nageant ; ce sont les poissons et les calmars.

Commentaire – Voix off
Aussitôt pêchés, les organismes doivent être triés. Cette fois-ci la pêche a été bonne, il y a beaucoup de travail. Il faut d'abord les séparer en grands groupes : les poissons, les gélatineux, les crustacés puis par espèce. La sélection est méticuleuse.

ITW Camille Merland
Là, c'est ce qu'on a identifié ce matin, sur les crustacés. Et là comme vous pouvez le voir on a plus d'une vingtaine d'espèces donc c'est assez impressionnant. Donc là on a des décapodes juste ici, là on a un autre groupe de crustacés qu'on appelle des amphipodes, puis là on a eu pas mal d'organismes de cette espèce qui s'appelle Streetsia mindanaonis.

Commentaire – Voix off
Grâce à cette identification, les chercheurs déterminent à quelle profondeur évolue chaque organisme étudié. L'endroit de la pêche est également important pour comparer le nombre d'espèces différentes en fonction de la latitude.

ITW Camille Merland
Donc y a une différence en général de diversité entre la zone subtropicale et subantarctique, y a beaucoup plus de diversité en zone subtropicale et beaucoup moins en zone subantarctique puisque probablement les espèces en zone subantarctique sont moins habituées aux conditions extrêmes. Vous le verrez par la suite qu'on aura beaucoup moins d'espèces quand on ira au sud.

Commentaire – Voix off
Pendant les quarante jours de mission, les mêmes manipulations vont s'enchainer : chalut, tri, chalut, tri. Les chercheurs essayent notamment de pêcher le krill. Un crustacé qui est essentiel à la chaine alimentaire. Ses larves mangent le phytoplancton sous la banquise. Il est donc particulièrement sensible au changement climatique.

ITW Jean-Yves Toullec
Lorsqu'on a un réchauffement en Antarctique avec le phénomène El Nino par exemple. Tout au moins, du côté de la péninsule Antarctique, y a moins de banquise. Le krill a besoin de la banquise pendant l'hiver, au moins les juvéniles. Si vraiment le krill diminue, c'est directement répercuté sur des animaux comme les otaries, les albatros, les manchots bien sûr. C'est un élément, un maillon de la chaine trophique qui est vraiment indispensable.

Commentaire – Voix off
Mais ces macro-zooplanctons et micro-nectons, rendent également un énorme service à la planète. Ils stockent le carbone en profondeur.

Animation – Cédric Cotté off
Au coucher du soleil les organismes viennent manger dans la couche de surface ; Et chaque jour hop tout le monde redescend
en profondeur. Et donc cette espèce de pulsation journalière qui a lieu dans tous les océans du globe permet justement de redistribuer les biomasses et le carbone. Donc les animaux viennent manger en surface et ensuite ils vont respirer en profondeur et excréter, mourir, mourir en profondeur.

Commentaire – Voix off
Le bateau s'approche des îles Crozet. Ici, on peut voir que le haut de la chaine alimentaire se porte bien. C'est le paradis du manchot royal. Il se nourrit des poissons lanternes l'un des organismes étudiés.
En réalisant cette mission chaque année, les scientifiques peuvent surveiller de près ces espèces peu connues et pourtant essentielles. Comment résisteront-elles au changement climatique ? De cette réponse dépendra la survie de tous les autres animaux de la chaine alimentaire.

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