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© CNRS - 2021

Numéro de notice

7367

4 médailles de l'innovation 2020 (Les)

Présentation des quatre lauréats 2020 de la médaille de l'innovation du CNRS, qui récompense des personnalités dont les recherches ont conduit à des innovations marquantes sur les plans technologique, économique, thérapeutique et social.

Les parcours des quatre lauréats de la médaille de l'innovation 2020 du CNRS illustrent la qualité et la variété des recherches conduites au CNRS, ainsi que la diversité des voies de valorisation empruntées. Dépôts de brevets, programmes de pré-maturation de projets innovants, relais vers les programmes de maturation portés par les SATT, programme RISE d'accompagnement dans la création de start-up, création de laboratoires communs avec des entreprises de toutes tailles, « les scientifiques qui manifestent la volonté de valoriser les résultats de leur recherche vers le tissu socio-économique bénéficient aujourd'hui de toute la panoplie des dispositifs d'accompagnement mis en place par le CNRS ses dernières années », indique Jean Luc Moullet, directeur général délégué à l'innovation du CNRS. Les parcours des lauréats prouvent aussi que des recherches, même très fondamentales, peuvent déboucher sur la création d'entreprises ou s'accompagner de transferts vers le monde économique.

Durée

00:05:42

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Français

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Transcription


Voix off
En 2020, le CNRS a attribué à Sophie Brouard, Daniel Hissel, Arnaud Landragin et Franck Molina une médaille de l'innovation pour leurs recherches exceptionnelles dans les domaines technologique, thérapeutique et social et pour leur contribution au transfert du savoir vers la société.

Arnaud Landragin
Chercheur en gravimétrie atomique
Dirige le laboratoire SYRTE à l'Observatoire de Paris-PSL
Ce que j'ai essayé de faire, c'est d'avoir à la fois développé des idées fondamentales, mais d'avoir toujours cette vision, essayer de les appliquer, de les transformer, de les concrétiser en termes d'appareils qui puissent être utilisés par des non-spécialistes.

Voix off
Dans le cadre de ses recherches en métrologie, Arnaud Landragin utilise un gravimètre, un imposant dispositif qui permet de mesurer la pesanteur mais aussi la distribution des masses.
Il a de multiples applications comme suivre l'évolution des nappes phréatiques, détecter des cavités pour le BTP, aider à la prospection pétrolière ou encore surveiller les risques sismiques.

Arnaud Landragin
Ce que nous avons développé c'est l'AQG, l'Absolut Quantum Gravimeter, qui a notamment l'avantage de pouvoir faire des mesures en continu pendant relativement longtemps sans pièces d'usures. Ça permet de développer des nouvelles applications. Par exemple, la vulcanologie ; c'est l'une des premières applications qui va être utilisée.

Sophie Brouard
Chercheure en immunologie
Co-coordinatrice du projet KTD-innov
pour l'innovation diagnostique des greffes du rein
Aujourd'hui, on est capable de diagnostiquer le rejet d'un greffon en suivant les paramètres fonctionnels de ce greffon au niveau du sang. Donc l'objectif aujourd'hui, c'est d'ailleurs ce que nous faisons, c'est d'essayer de trouver des paramètres pour prédire le rejet le plus tôt possible.

Voix off
Toute greffe d'un organe oblige le patient à prendre un traitement immunosuppresseur à vie, qui va diminuer ses défenses immunitaires. Sophie Brouard, avec de nouveaux traitements innovants, va chercher à réduire ces effets secondaires en diminuant les doses de traitement, à prolonger la survie du greffon et repousser les retransplantations.

Sophie Brouard
Quand on va déposer une goutte de sang sur une puce à ADN, on va avoir l'expression de tous les gènes. On va finalement avoir, indirectement, une carte d'identité du patient. Et à partir de l'expression de tous ces gènes, on va faire des algorithmes de biomarqueurs qui nous permettent de dire si un patient va rejeter ou pas son greffon.

Voix off
En étudiant leur ADN, Sophie Brouard a mis en évidence des phénomènes de régulation de certaines cellules appelées les lymphocytes B. Ces travaux peuvent ouvrir la voie vers de nouvelles thérapies.

Daniel Hissel
Ingénieur en génie électrique
Dirige l'équipe de recherche SHARPAC
de l'institut FEMTO-ST à Belfort
Ici à Belfort, nous nous sommes très rapidement intéressés à l'hydrogène-énergie, en travaillant sur 3 axes thématiques : l'augmentation de la durée de vie de ces systèmes, la réduction des coûts de ces systèmes et l'augmentation de l'efficience énergétique.

Voix off
En associant de l'hydrogène à de l'oxygène dans une pile à combustible, on obtient de l'électricité. Daniel Hissel applique ce principe à grande échelle en proposant des systèmes innovants pour des applications immédiates.

Daniel Hissel
Nous travaillons aujourd'hui sur des projets autour de véhicules électriques à hydrogène, mais également autour de projets pour l'alimentation énergétique des îles, notamment de Polynésie française. Il nous est apparu très tôt qu'un groupe électrogène utilisant de l'hydrogène pouvait être utilisé de façon propre et respectueuse de l'environnement, pour grand nombre d'applications différentes, allant de l'événementiel aux sapeurs-pompiers, ou à l'utilisation grand public dans l'habitat. Le groupe électrogène Boxhy s'appuie sur de l'hydrogène pour fabriquer de l'électricité et ce grâce à une pile à combustible, tout cela sans émissions de polluants et sans bruit.

Voix off
En observant les cellules humaines, Franck Molina et son équipe ont conçu les Skillcells, des cellules artificielles augmentées. Elles peuvent réaliser des diagnostics rapides et remplacer des appareils sophistiqués. On peut programmer ces cellules pour qu'elles détectent les pesticides sur les aliments ou qu'elles repèrent le pré-diabète chez un patient à partir d'un test urinaire. Le laboratoire a pu récemment démontrer l'efficacité de sa technologie SkillCell pendant la crise Covid.

Franck Molina
Chercheur en biotechnologies
Dirige le laboratoire de recheche Sys2Diag
On a mis au point en deux mois et demi un test salivaire destiné à être utilisé sur le terrain, qui, après une chauffe d'une heure à 65 degrés, nous permet juste avec une petite coloration de pouvoir dire : on est infecté ou on n'est pas infecté.

Arnaud Landragin
Au moment où on a voulu franchir le pas de créer une société qui fasse des gravimètres, il n'y avait pas vraiment d'industriels qui étaient intéressés. Et donc finalement on a pris la décision d'essayer de la créer nous-mêmes. C'est un gros investissement en temps au début, mais on a pu bénéficier d'un certain nombre de conseils et d'entourage, notamment au CNRS. C'est une très belle réussite, probablement un des plus beaux résultats scientifiques pour moi, de toute ma carrière.

Daniel Hissel
L'hydrogène est une des clés qui va nous permettre d'accompagner la transition environnementale, la transition écologique, en rassemblant sous une même bannière, l'industrie, l'énergie, le citoyen et le territoire.

Sophie Brouard
Aujourd'hui on est content puisqu'on a une startup qui a été loin et qui a bientôt des produits à mettre sur le marché, qui vont être utilisables pour le patient.

Franck Molina
Tout chercheur, ce qui lui fait briller les yeux, c'est la recherche fondamentale. Et en même temps, quelque fois on rêve que ça serve à quelque chose pour le grand public et que ces gens sachent au moins à quoi on sert.

Auteur(s)

Production

CNRS Images,

Nous mettons en images les recherches scientifiques pour contribuer à une meilleure compréhension du monde, éveiller la curiosité et susciter l'émerveillement de tous.