Washkuk, vanniers de terre en Nouvelle-Guinée

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans la vallée du Sépik, des agriculteurs produisent encore des poteries montées à la main. A Washkuk, hommes et femmes utilisent une des techniques les plus simples connues : le colombin en spirale enroulé en cône. Cette technique est caractéristique des groupes où, pour la poterie, on imite les savoir-faire de la vannerie spiralée, largement répandus dans le Sépik pour la production des masques de cérémonie.

La chaîne opératoire a été ici filmée en février 2002 ; elle permet de détailler la préparation de la terre, le montage au colombin, la décoration et la cuisson d'une grande jarre de stockage pour la fécule de sagou, récipient utilisé également dans les échanges et les paiements compensatoires. En raison de la signification mythologique des décors et de l'utilisation des vases lors de rituels religieux – considérées comme trop dangereuses pour les femmes – certaines phases de la production céramique sont réservées aux hommes.

La simplicité de la technique de montage doit être comprise comme une forme d'imitation, avec des techniques locales, des grands récipients en terre cuite produits dans des villages spécialisés de la côte nord et parvenus en petit nombre dans les communautés de l'intérieur des terres.

Bibliographie :
- PÉTREQUIN P. et PÉTREQUIN A.-M., 1999.- La poterie en Nouvelle-Guinée : savoir-faire et transmission des techniques, Journal de la Société des Océanistes, 108 (1) : 71-101.
- PÉTREQUIN A.-M. et PÉTREQUIN P., avec la coll. de WELLER O., 2006.- Objets de pouvoir en Nouvelle-Guinée. Etude ethnoarchéologique d'un système de signes sociaux. Catalogue de la donation Anne-Marie et Pïerre Pétrequin, Musée d'Archéologie Nationale de Saint-Germain-en-Laye. Paris, Réunion des Musées Nationaux et CTHS, 2006, 552 p.