© CNRS - 2022

Numéro de notice

7396

Mon Blob à la maison

Dans le cadre du projet de science participative « Derrière le blob, la recherche », porté par le CNRS, 15.000 volontaires s'apprêtent à accueillir cet étrange organisme unicellulaire, avec lequel ils devront mener des expériences en suivant des protocoles scientifiques très stricts. Les nombreux résultats récoltés permettront à la biologiste Audrey Dussutour d'étudier l'impact du changement climatique sur le blob.

Durée

00:06:34

Année de production

Définition

HD

Couleur

Couleur

Son

Sonore

Version(s)

Français
Anglais
VI

Support Original

MPEG4

Transcription


Commentaire voix-off :
Il est jaune, gluant, et malgré ça, il est devenu une star. Le blob, c'est un organisme qui fascine tout le monde. On le retrouve partout : dans son milieu naturel, la forêt, dans les salles de classe, étudié par des élèves, même dans l'espace, pour des expériences à bord de l'ISS. Et bientôt il pourrait être chez vous…
Un vaste programme de science participative lancé par le CNRS va bientôt avoir lieu.
15000 citoyens volontaires vont accueillir des blobs pour réaliser une centaine de protocoles scientifiques.
A Toulouse, au collège La Prairie, des élèves s'y sont également essayés. Pendant plusieurs mois, une classe a accueilli cet être jaune, ni animal, ni végétal, ni champignon. Ils ont découvert ses étonnantes propriétés.

Micro trottoir élèves :
On sent que c'est une sorte de limace. Mais on ne voit pas la tête.
Si on le découpe, il peut se reformer. Ca fait plusieurs blobs.
Bien qu'elle soit dépourvu de cerveau, elle peut apprendre, fusionner, transmettre l'information et se déplacer.

Commentaire voix-off :
Christelle Hyacinthe est professeure de physique-chimie. Elle a voulu participer à cette expérience pour donner un aperçu à ses élèves de ce qu'est la recherche scientifique.

Christelle Hyacinthe :
Quand on suit les programmes, on, on va traiter les problématiques, souvent ils connaissent les réponses et du coup, il y n'a pas trop d'intérêt. On va démontrer des choses qu'ils savent déjà, ils ne voyaient pas trop l'intérêt. Et là, on se retrouve vraiment dans la situation du chercheur, c'est-à-dire qu'on ne sait pas où on va, on ne sait pas si ça va marcher et si ça ne marche pas, faut trouver une explication, si ça marche, faut analyser les résultats. Donc vraiment, c'est vraiment de la science.

Commentaire voix-off :
A quelques kilomètres de là, sur le campus de l'université Paul Sabatier, se trouve le laboratoire de la spécialiste du blob en France : Audrey Dussutour, chercheuse au CNRS. C'est elle qui est derrière ces initiatives qui visent à faire connaitre le blob au grand public.
Mais au fait, qu'est-ce que le physarum polycephalum de son nom scientifique ?

Audrey Dussutour :
C'est un organisme unicellulaire, donc composé d'une seule cellule, qui appartient à un règne qu'on appelle les amibozoaires, qui est donc un règne cousin des champignons et des animaux. Ensuite le blob, il a ce côté où il double de taille tous les jours, donc ça fait un peu monstrueux. Il est quasi immortel parce que si on le garde au laboratoire et qu'on l'endort régulièrement et qu'on lui donne bien à manger, on peut le garder éternellement. Donc il a toutes ces capacités qui sont un petit peu bizarre. Donc je pense que c'est ces bizarreries qui font que le blob est si attachant.

Commentaire voix-off :
C'est ce que vont bientôt découvrir les 15 000 participants du programme « Derrière le blob, la recherche ».
Mais pour l'instant, il faut cadrer le protocole pour s'assurer qu'il soit faisable à la maison. Les résultats doivent être fiables pour être exploités scientifiquement.

Ambiance
Ça, ça sera les contrôles.

Audrey Dussutour :
Il est clair que tout le monde devra utiliser les mêmes flocons d'avoine, les mêmes bouchons pour mesurer la quantité des flocons d'avoine, le même agar et la même ampoule chauffante, donc ça c'est vraiment des conditions sine qua non, on ne pourra pas en fait autoriser certaines entorses du protocole, mais on a vraiment simplifié le protocole. Il sera juste question de prendre quelques photos, même avec un smartphone, ça sera tout à fait accepté. Mais c'est juste respecter les heures auxquelles on fait les expériences et le matériel.

Commentaire voix-off :
Et le fameux protocole, le voici : la base est la même pour tous. Il faudra d'abord couper le blob en deux. Une partie servira de contrôle, l'autre pour l'expérience. On le laissera doubler de volume puis on le coupera à nouveau. Une partie servira pour l'expérience croissance, où on lui donnera à manger pour qu'il grossisse. Et l'autre pour l'exploration, où on le laissera explorer pour trouver de la nourriture.
Chaque volontaire devra ensuite faire varier la température en fonction du protocole spécifique qui lui sera attribué. Les résultats permettront de mieux comprendre l'impact du réchauffement climatique sur le blob.

Audrey Dussutour :
Ce qui n'a jamais été regardé, c'est l'effet de la dynamique de changement de température. Je m'explique. Avant, ce qui a été fait dans le passé, c'est de mettre le blob à 25 ou de regarder comment il grandit et de mettre le globe à 27 ou 28 et regarder comment il grandit. Nous, ce qu'on veut, ce qui nous intéresse, c'est les changements de température, puisque le réchauffement climatique, ce n'est pas juste une augmentation d'un degré et demi en moyenne. Le problème du réchauffement climatique, c'est quand, au Portugal par exemple, il va faire 18 le matin et 33 dans l'après-midi. Là, c'est un problème parce que pour les êtres vivants de s'adapter à ses changements brutaux, brusques de température, c'est plus difficile.

Commentaire voix-off :
Et pour fournir des blobs à tous ces apprentis scientifiques, l'équipe a transformé le laboratoire en véritable élevage. Chaque matin, il faut les nourrir avec de l'avoine. Il y en près d'une centaine. Cela prend plusieurs heures. Ils sont ensuite découpés et posés sur une feuille. Quelques heures plus tard, le blob s'est déplacé sur le papier. Il va ensuite être endormi. Pour cela, il faut le sécher dans un four à 30 degrés, une étape indispensable avant de l'envoyer par la poste.

Emilie Pasquier :
Si on envoie un blob réveillé aux gens, le fait de le mettre dans l'enveloppe, il va explorer dans toute l'enveloppe, et au final ça va être difficile pour les gens de récupérer des morceaux et si on les envoie direct sous forme endormie, là ils auront déjà quelque chose de sec, de prêt, à réveiller eux-mêmes.

Commentaire voix-off :
Au-delà des résultats apportés par les volontaires, l'idée est également de faire connaître au plus grand nombre, les coulisses la recherche scientifique.
Les citoyens seront associés à tout le processus, y compris celui de la publication. Ensemble, ils soumettront l'article scientifique contenant les résultats de cette expérience à grande échelle. Le blob continue son évolution. Il se développe partout où l'on s'intéresse à lui.

Personnalité(s)

Référent(s) scientifique(s)

Institut(s)

Délégation(s)

CNRS Images,

Nous mettons en images les recherches scientifiques pour contribuer à une meilleure compréhension du monde, éveiller la curiosité et susciter l'émerveillement de tous.