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L’ONRSII, bureau des inventions de l’entre-deux-guerres

Armes innovantes pour les soldats, appareils électroménagers carrément vintage, inventeurs exaltés par leurs propres créations étonnantes : plongez dans les archives fascinantes de l’ONRSII, premier « bureau des inventions » de l’histoire de France !

Plaque de verre et tirage papier d’une prise de vue du grand électroaimant
Plaque de verre et tirage papier d’une prise de vue du grand électroaimant

© Cyril Frésillon / CNRS Images

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À la sortie de la Première Guerre mondiale, la science est mobilisée au cœur du développement économique. En répondant aux programmes de recherches d’intérêt public, elle permet d’assurer une liaison efficace entre les laboratoires et les usines. Le gouvernement souhaite ainsi reconvertir l’ingéniosité et l’innovation mis au service de la défense nationale dans l’élaboration d’objets domestiques précurseurs et révolutionnaires pour le quotidien des Français.

En 1922 est ainsi créé l’ONRSII (l’Office national des recherches scientifiques et industrielles et des inventions), un organisme national regroupant l’ensemble des recherches scientifiques appliquées au progrès de l’industrie civile française. Dirigé par le sénateur Jules-Louis Breton, cet office est chargé d’encourager ce qu’on appelle aujourd’hui la recherche-développement en aidant les inventeurs et les établissements universitaires à entreprendre leurs recherches et mettre en œuvre les études demandées par les services publics. Installé à Meudon, dans le pavillon Bellevue, il centralise un ensemble de laboratoires d’essais (peintures et vernis, machines frigorifiques, moteurs, etc.).

Toutefois, au cours des années 1930, l’ONRSII pâtit des conséquences de la crise économique et le soutien des syndicats de l’industrie s’affaiblit jusqu’à disparaître. L’Office est alors supprimé en 1938 pour céder la place au Centre national de la recherche scientifique appliquée (CNRSA), ancêtre du CNRS actuel.

Nous vous proposons ici en images les archives des inventions d’une époque en plein cœur de l’ère industrielle. Retrouvez les photographies et films, délicieusement insolites et surannés, des premiers gilets de sauvetage, des brouettes pliables ou encore de machines à laver venues tout droit d’un autre temps.

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A bord d'un voilier en rade de Toulon, la Direction des Inventions exécute des expériences d'écoute sous-marine sous la direction de Jean Perrin. Jean Perrin développa plusieurs dispositifs de détection sonore dont certains modèles destinés au repérage des mines, et d'autres dédiés à l'écoute sous-marine. Ces dispositifs ressemblent à des stéthoscopes géants. Ils sont en réalité adaptés à la détection des sons souterrains, tels ceux des galeries de mines. Jean Perrin commença ses…

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Ecouteur sous-marin Perrin
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Masque photographié le 10 décembre 1922. Favorisé par le développement de l’industrie, le nombre de morts par asphyxie est en constante augmentation. Dans ce contexte, l’Office des inventions milite pour que partout où l’on peut prévoir des accidents, ainsi que dans tous les postes de secours, on puisse disposer d’un appareil de respiration artificielle, de masques à inhalation et de réserves d’oxygène. "C'est le seul moyen de diminuer – et de beaucoup – le nombre des morts par asphyxie", lit…

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Masque photographié le 10 décembre 1922
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Sur le campus du CNRS de Meudon Bellevue, se trouve le premier grand instrument dédié à la recherche fondamentale en France et dans le Monde, le Grand Électro-aimant de l'Académie des Sciences. Il fut imaginé et conçu par le physicien Aimé Cotton en 1928 et il a fonctionné jusque dans les années 1970. Denis Guthleben, historien des sciences, nous fait partager, grâce à des images d'archives, filmées par des opérateurs de l'ONRSI, les étapes de l'histoire du…

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Aimant d'Aimé, le premier grand instrument pour la science (L')
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Le grand électro-aimant a été construit pour l'Académie des Sciences, d'après les plans dressés par le professeur Cotton et M. Mabboux, grâce aux fonds provenant de la souscription Nationale de la Journée Pasteur. Après les phases d'usinage effectuées dans les ateliers de Saint-Ouen de la Cie Française Thomson-Houston, l'électro-aimant d'un poids de 120 tonnes a été installé à l'Office National des Recherches scientifiques et Industrielles et des Inventions, à Bellevue.

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Grand électro-aimant de l'Académie des Sciences (Le)
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Dans un camp militaire, la Commission supérieure des inventions observe un prototype anti-barbelés conçu par M. Boirault. Conçu en 1914 et construit en 1915, l'engin Boirault est considéré comme « l'ancêtre intéressant du char ». Cette invention de l'ingénieur des arts et métiers Louis Boirault est probablement l'une des plus extravagantes propositions documentées par la Direction des inventions. Avec sa hauteur de plusieurs mètres, son poids de 30 tonnes et sa forme de cage thoracique ou de…

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Engin anti-barbelés Boirault n°1
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Casque acoustique photographié le 31 mars 1936. Au milieu des années 1930, le laboratoire de physique de l’ONRSII cherche à améliorer les Cornets acoustiques, ces "grandes oreilles" destinées aux éclaireurs de l’armée. Georges Mabboux perfectionne les parois des cornets afin que leur pouvoir de réflexion acoustique augmente progressivement, tandis que celui de transmission acoustique diminue "à mesure que l’on s’avance de la plus grande vers la plus petite ouverture". L’objectif est de réduire…

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Casque acoustique photographié le 31 mars 1936
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Avertisseur d’arrêt sur voiture de Léonide Belovsoroff, photographié en décembre 1928. Précédant la généralisation des clignotants lumineux utilisés pour marquer un changement de direction, cet avertisseur succède au bras qui fut, comme il l’est encore à vélo, le premier indicateur de virage largement utilisé. L’avertisseur a la forme d’une main se redressant et s’abaissant grâce à une bobine actionnée par un système électrique commandé depuis le volant. Office national des recherches…

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Avertisseur d’arrêt sur voiture de Léonide Belovsoroff, photographié en décembre 1928
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Avertisseur d’arrêt sur voiture de Léonide Belovsoroff, photographié en décembre 1928. Précédant la généralisation des clignotants lumineux utilisés pour marquer un changement de direction, cet avertisseur succède au bras qui fut, comme il l’est encore à vélo, le premier indicateur de virage largement utilisé. L’avertisseur a la forme d’une main se redressant et s’abaissant grâce à une bobine actionnée par un système électrique commandé depuis le volant. Office national des recherches…

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Avertisseur d’arrêt sur voiture de Léonide Belovsoroff, photographié en décembre 1928
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Lunettes obturantes, photographiées en décembre 1926. Office national des recherches scientifiques et industrielles et des inventions. Le Protecteur métallique contre les éclats est une lunette destinée à la protection oculaire en temps de paix. Il découle des recherches menées pendant la guerre pour protéger les soldats et s’inspire directement d’un modèle développé en Grande-Bretagne en 1917 et aux États-Unis. La lunette se compose d’une plaque d’acier chromé protégée par des "bourrelets de…

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Lunettes obturantes, photographiées en décembre 1926
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Lunettes obturantes, photographiées en décembre 1926. Office national des recherches scientifiques et industrielles et des inventions. Le Protecteur métallique contre les éclats est une lunette destinée à la protection oculaire en temps de paix. Il découle des recherches menées pendant la guerre pour protéger les soldats et s’inspire directement d’un modèle développé en Grande-Bretagne en 1917 et aux États-Unis. La lunette se compose d’une plaque d’acier chromé protégée par des "bourrelets de…

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Lunettes obturantes, photographiées en décembre 1926
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Taxi muni de l’anti-écraseur de Louis-Auguste Laurenceau, photographié à Bellevue, laboratoire de mécanique, le 23 septembre 1924. "L’appareil est constitué par une armature métallique garnie de grillage protecteur et de rouleaux en caoutchouc servant d’amortisseurs", explique l’inventeur, qui résume son fonctionnement : "La personne tamponnée debout à 20 ou 30 km/h est d’abord heurtée à hauteur des chevilles […]. Elle perd ainsi son équilibre et s’affaisse". Qu’elle soit tamponnée alors…

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Taxi muni de l’anti-écraseur de Louis-Auguste Laurenceau, 23 septembre 1924
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Appareil pour effectuer le mouvement respiratoire de Germain Panis, photographié le 26 avril 1923. Germain Panis, interne des hôpitaux de Paris, est l’inventeur du RAP (respiration artificielle Panis). Son appareil comprend "un support destiné à recevoir la face ventrale du thorax et un jeu de leviers à l’aide desquels s’effectuent les mouvements". On actionne le RAP par un mouvement de haut en bas. À raison de quinze mouvements par minute, il permettrait de "ressusciter" la victime. Office…

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Appareil pour effectuer le mouvement respiratoire de Germain Panis, 26 avril 1923

CNRS Images,

Nous mettons en images les recherches scientifiques pour contribuer à une meilleure compréhension du monde, éveiller la curiosité et susciter l'émerveillement de tous.