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© CNRS - 2024
Numéro de notice
7920
Notre-Dame de Paris et son double virtuel
La réalité virtuelle se met au service de la science. La cathédrale Notre-Dame de Paris a été entièrement numérisée par les chercheurs du CNRS, qui peuvent désormais s'immerger dans le double virtuel de l'édifice. A la Cité de l'architecture et du patrimoine, à Paris, grâce au Téléport conçu par Dassault Systèmes, les scientifiques accèdent à des matériaux désormais détruits ou à des parties inaccessibles de la cathédrale.
Durée
Année de production
Définition
Couleur
Son
Version(s)
Support Original
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Transcription
Commentaire voix-off :
Et si l'étude du patrimoine se faisait aussi en réalité virtuelle ? C'est déjà le cas pour la cathédrale Notre-Dame de Paris. Depuis fin 2022, des dizaines de chercheurs travaillent sur ce monument mythique dans une représentation numérique à taille réelle.
Pour y accéder, il faut se rendre à la Cité de l'architecture et du patrimoine, à Paris, dans une salle dédiée de 120 mètres carrés. Ici, de nouvelles possibilités de travail s'ouvrent aux scientifiques qui étudient l'édifice depuis l'incendie de 2019.
Clara Penagos :
Cette pièce que je tiens dans mes mains n'existe plus, donc c'est le seul vestige qui reste manipulable de cette pièce-là.
Commentaire voix-off :
Clara Penagos, ingénieure au CNRS, analyse les parties en bois de la cathédrale. Mais ces éléments sont lourds et fragiles. Elle retrouve donc ses collègues dans le double virtuel de Notre-Dame pour compléter le travail qu'ils effectuent en laboratoire.
Clara Penagos :
La réalité virtuelle, ça nous permet déjà de manipuler avec beaucoup plus de facilités les vestiges. Et surtout, ça a un grand plus de conservation du vestige puisqu'évidemment, malheureusement, l'étude du bois est la plupart du temps destructive.
Commentaire voix-off :
Prenons un exemple : avant d'analyser un vestige de l'incendie, l'équipe doit comprendre quelle place il occupait dans la charpente. Plonger dans la réalité virtuelle aide les chercheurs à réaliser ce puzzle géant et à confirmer leur hypothèse de localisation.
Clara Penagos :
Donc là, le morceau que je tiens dans ma main, on se dit : c'est un fragment de la grosse pièce qu'on voit, qui est couché juste là, tout en bas, qui s'appelle la quille axiale. Parce que nous, quand on a demandé cette pièce à l'entrepôt, on s'attendait à trouver la pièce entière. On a eu que ça, donc on s'est demandé si c'était bien la bonne et où ça pouvait aller. Et en fait, on se rend compte assez facilement que ça va juste là.
Commentaire voix-off :
A travers leurs recherches, les scientifiques souhaitent par exemple comprendre le type de sylviculture appliqué aux forêts du Moyen Âge ou mener des études sur le climat de l'époque. Grâce aux images de la cathédrale numérisées par les chercheurs du CNRS, cette immersion grandeur nature se fait désormais dans une salle appelée Téléport, développée par l'entreprise Dassault Systèmes.
Medhi Tayoubi :
L'objectif dans un téléport, c'est certes d'être le plus proche du monde réel, mais aussi d'avoir, en quelque sorte des super pouvoirs. Le super pouvoir, en fait, de pouvoir se téléporter dans le temps, dans l'espace, de pouvoir accéder à des espaces qui aujourd'hui ont disparu.
Commentaire voix-off :
L'incendie qui a frappé la cathédrale en 2019 a été dévastateur. Mais en révélant des parties jusque-là inaccessibles de l'édifice, il a aussi représenté une opportunité inespérée pour la science de comprendre comment ce bâtiment a été construit au Moyen Âge. Outre le bois, huit autres axes de recherches ont ainsi été lancés en 2019. En tout, près de 200 chercheurs du CNRS s'intéressent à la pierre, aux vitraux ou encore à l'acoustique de Notre Dame.
Un de ces groupes de travail est spécifiquement chargé de la dimension numérique de ce chantier scientifique. L'équipe entend bâtir une cathédrale de connaissances à travers une plateforme 3D qui répertorie l'ensemble des données récoltées.
(Dialogue entre deux scientifiques)
Livio De Luca :
Notre enjeu est de constituer une grande base de données qui soit un nouveau territoire de recherche. Nous voulons essayer de comprendre qui a-t-il de commun entre la manière dont un architecte, un archéologue ou un spécialiste des matériaux regardent le même objet. L'idée, cette capacité de matérialiser, même si dans la sphère numérique, finalement, tous ces regards, ces manières d'interpréter le même objet.
Commentaire voix-off :
Le chantier de restauration de Notre-Dame doit prendre fin en 2024, mais les recherches scientifiques, elles, continueront dans les laboratoires et dans le monde numérique. Des visites de Notre-Dame en réalité virtuelle seront également ouvertes à tous en 2024, pour que le public puisse à son tour découvrir les secrets de cet édifice légendaire.