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© CNRS -2021

Numéro de notice

7368

4 médailles de l'innovation 2021 (Les)

François Jérôme, Nora Dempsey, Amanda Silva Brun et Antoine Aiello ont reçu jeudi 18 novembre la médaille de l'innovation 2021 du CNRS. Créée il y a 10 ans, cette distinction honore des personnalités dont les recherches exceptionnelles ont conduit à des innovations marquantes sur le plan technologique, économique, thérapeutique et social, valorisant la recherche scientifique française.

Dépôts de brevets, programmes de pré-maturation de projets innovants, mais aussi laboratoire de recherche commun avec des acteurs économiques, ou encore accompagnement des futurs créateurs de start-up, « les scientifiques qui manifestent la volonté de valoriser les résultats de leur recherche vers le tissu socio-économique disposent aujourd'hui d'un vaste choix d'opportunités », indique Jean-Luc Moullet, directeur général délégué à l'innovation du CNRS. Les quatre lauréats 2021 de la médaille innovation du CNRS illustrent la diversité des voies de valorisation qu'il est possible d'emprunter, tout en poursuivant des recherches de grande qualité. Pour Jean-Luc Moullet, « il ne s'agit pas de transformer chaque scientifique en créateur de start-up, mais il importe de continuer à distiller l'esprit d'entrepreneuriat au sein des laboratoires ».

Durée

00:05:25

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Définition

HD

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Version(s)

Français

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Transcription


Voix off
En 2021, le CNRS a attribué à Antoine Aiello, Nora Dempsey, François Jérôme et Amanda Silva Brun une médaille de l'innovation pour leurs recherches exceptionnelles dans les domaines technologique, économique, thérapeutique et social et pour leur contribution au transfert du savoir vers la société.

Antoine AIELLO
Directeur de Stella Mare
Lauréat de la médaille de l'innovation 2021
Si on s'en réfère au rapport de l'IPBES qui annonce une sixième extinction de masse au vue des chiffres qui ont été mesurés sur les 50 dernières années, nous on va essayer de faire partie de la solution en portant une petite contribution à notre échelle à nous, sur un certain nombre d'espèces. Et notre objectif c'est d'essayer de contribuer à gagner cette course contre la montre, parce que c'est bien de ça dont il s'agit.

Voix off
Situé à Bastia, Stella Mare est un laboratoire de recherche et un pôle de transfert vers les professionnels de la mer.

Antoine AIELLO
A Stella Mare on étudie des espèces à la fois en mer et en écloserie. La première étape consiste à récupérer des géniteurs, à les mettre dans les meilleures situations possibles pour, in fine, obtenir des reproductions, des fécondations et, si on a maîtrisé tous les paramètres, obtenir enfin des juvéniles. Ces juvéniles ouvrent de nouveaux possibles, tout simplement ceux de la restauration écologique.

Voix off
Stella Mare a ainsi réussi à maîtriser la reproduction de plusieurs espèces emblématiques, comme l'huître plate menacée d'extinction, l'oursin ou le homard européen et demain, la langouste rouge en Méditerranée, à un moment où l'épuisement de la biodiversité marine est à un seuil critique.

Amanda BRUN
Chercheuse en bioingénierie
Lauréate de la médaille de l'innovation 2021
Je travaille sur la thérapie des fistules digestives, ce sont des trous entre les organes du tube digestif. C'est une maladie difficile à traiter avec un fort impact sur la qualité de vie des patients.

Voix off
Pour remplacer des cellules défaillantes, sources de maladies, Amanda Brun travaille sur une thérapie basée sur les vésicules extra-cellulaires, des particules émises par des cellules thérapeutiques.

Amanda BRUN
L'intérêt c'est que ces particules ont des propriétés thérapeutiques assez proches de celles des cellules productrices. Nous avons mis au point des nouvelles technologies pour les produire de façon contrôlée en plus grande quantité et mieux les administrer pour la thérapie des fistules digestives.

Voix off
Les propriétés protectrices et réparatrices de ces vésicules extra-cellulaires pourraient traiter l'insuffisance cardiaque ou certains effets inflammatoires de la maladie Covid.

Nora DEMPSEY
Chercheuse à l'institut NEEL
Lauréate de la médaille de l'innovation 2021
Je cherche des nouvelles combinaisons d'éléments pour faire des aimants.

Voix off
L'enjeu pour Nora Dempsey : remplacer l'un des constituants des aimants actuels, le néodyme, cher et polluant à extraire, en développant de nouveaux aimants composés de nouveaux matériaux.

Nora DEMPSEY
Le développement des aimants ça nécessite des outils vraiment poussés. Et nous avons développé et breveté un outil pour faire des caractérisations magnétiques de beaucoup d'aimants en même temps. Je fabrique également des micro-aimants invisibles à l'oeil nu. Et notre expertise c'est le fait de garder des propriétés magnétiques excellentes, même à l'échelle micronique.

Voix off
De nouveaux micro-aimants qui trouvent des applications auprès de grands industriels, mais aussi dans des applications biologiques.

Nora DEMPSEY
Le biologiste peut attacher des nanoparticules magnétiques sur des molécules et après utiliser nos micro-aimants pour les attraper et là il y a des applications dans le diagnostic médical.

François JEROME
Directeur de recherche / ICMM Poitiers
Lauréat de la médaille de l'innovation 2021
La chimie est dans votre environnement, un petit peu partout ; on la retrouve dans les baskets, on la retrouve dans les coques de téléphones portables, etc. Et aujourd'hui, l'essentiel de la chimie est basé sur l'utilisation du carbone fossile donc le pétrole, le gaz naturel et le charbon. Et un des objectifs de notre recherche c'est justement d'utiliser le carbone d'origine végétale pour essayer de trouver des solutions alternatives.

Voix off
En laboratoire, François Jérôme transforme des sucres issus de la paille, du bois ou bien de déchets alimentaires en produits qui pourront être utilisés en cosmétique, en agriculture ou en agroalimentaire par de nombreux industriels.

François JEROME
Alors avec les industriels on travaille de manière très très étroite. En fait ils viennent nous chercher vraiment pour de la recherche exploratoire, c'est-à-dire des cibles par exemple qu'ils ont imaginées dans 10-15 ans, et donc ils viennent nous chercher pour ces technologies qu'on développe.

Voix off
Des brevets et des savoir-faire qui sont actuellement développés par la startup Biosedev.

Nora DEMPSEY
On ne va pas s'arrêter là. Dans le futur on vise la création d'une startup qui va développer des microsystèmes qui vont exploiter nos micro-aimants.

Antoine AIELLO
Nous ce que l'on souhaite c'est véritablement aller vers la restauration écologique et, avec les professionnels, avec les gestionnaires, inventer un modèle beaucoup plus performant, pour faire en sorte à la fois que notre génération mais que les générations futures disposent d'un modèle qui puisse être véritablement durable écologiquement, économiquement et d'un point de vue patrimonial et social, et qui soit viable dans le temps.

François JEROME
Souvent ce qu'on aime bien c'est quand on se frotte à un problème eh bien c'est parfois d'aller demander à un collègue qui n'est pas du tout du même domaine, de regarder ce problème avec un angle complètement différent et il peut amener des solutions auxquelles on n'aurait jamais pensé. Et c'est vraiment ça ce qu'on appelle cette cohésion à l'interface, pour moi c'est vraiment là que l'innovation peut émerger.

Amanda BRUN
Travailler avec des startups, créer des startups, c'est assez formateur d'avoir ces nouvelles contraintes qui nous forcent à réfléchir autrement. C'est aussi un moyen d'avancer également avec des fonds privés vers les nouvelles biothérapies.

Réalisateur(s)

Benjamin THELLIEZ

Auteur(s)

Production

CNRS Images,

Nous mettons en images les recherches scientifiques pour contribuer à une meilleure compréhension du monde, éveiller la curiosité et susciter l'émerveillement de tous.