Summary
Portrait d'Hélène Dumas, médaille de bronze du CNRS 2022, chargée de recherche CNRS au Centre d'études sociologiques et politiques Raymond Aron.
Hélène Dumas travaille sur l'histoire du génocide des Tutsi. Une enquête historique menée au plus près de la langue, des paysages et des archives de la dévastation. Après une analyse micro-locale des mécanismes d'investissement dans la violence reposant sur l'étude des procès gacaca, elle s'intéresse désormais à l'histoire des victimes et des survivants du génocide. L'attention portée à la parole des rescapés a guidé l'intérêt pour un corpus de récits de jeunes orphelins et orphelines, à partir duquel se dessinent les contours d'un étau meurtrier, incarné par une série d'acteurs investis dans l'exécution du génocide à toutes les échelles du pouvoir d'État comme à celles des voisinages. Observée depuis les subjectivités survivantes, l'irradiation puissante de l'événement s'éprouve dans un rapport au temps subvertissant les repères calendaires. Un temps infini marqué par la disparition des familles, l'hostilité persistante du voisinage et l'épreuve de la douleur morale qui fraye la voie au questionnement de la singularité de l'expérience du génocide à partir de son après-coup. Un regard sur la tragédie posé en commun sur le cas arménien et la Shoah.
Hélène Dumas travaille sur l'histoire du génocide des Tutsi. Une enquête historique menée au plus près de la langue, des paysages et des archives de la dévastation. Après une analyse micro-locale des mécanismes d'investissement dans la violence reposant sur l'étude des procès gacaca, elle s'intéresse désormais à l'histoire des victimes et des survivants du génocide. L'attention portée à la parole des rescapés a guidé l'intérêt pour un corpus de récits de jeunes orphelins et orphelines, à partir duquel se dessinent les contours d'un étau meurtrier, incarné par une série d'acteurs investis dans l'exécution du génocide à toutes les échelles du pouvoir d'État comme à celles des voisinages. Observée depuis les subjectivités survivantes, l'irradiation puissante de l'événement s'éprouve dans un rapport au temps subvertissant les repères calendaires. Un temps infini marqué par la disparition des familles, l'hostilité persistante du voisinage et l'épreuve de la douleur morale qui fraye la voie au questionnement de la singularité de l'expérience du génocide à partir de son après-coup. Un regard sur la tragédie posé en commun sur le cas arménien et la Shoah.
