Actualité scientifique

Lieux d’aisance, lieux de science

Alors que la population mondiale ne cesse de croître et que les conflits privent un nombre croissant d’individus d’accès aux toilettes, celles-ci deviennent un enjeu majeur pour prévenir les épidémies. Elles sont aussi un outil précieux pour les scientifiques.

À droite de cette maison sur pilotis, des toilettes, à Ganvié, sur le lac Nokoué, au Bénin. Les urines et selles en tombant directement dans l’eau participent au cycle d’infestation par les schistosomes et à la propagation de la bilharziose.
À droite de cette maison sur pilotis, des toilettes, à Ganvié, sur le lac Nokoué, au Bénin. Les urines et selles en tombant directement dans l’eau participent au cycle d’infestation par les schistosomes et à la propagation de la bilharziose.

© Gabriel Mouahid / IHPE / CNRS Images

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Lieux d’aisance, lieux de science : prenant parfois des formes insolites lorsqu’elles sont bâties avec les moyens du bord au cours d’expéditions dans des milieux sauvages, les toilettes font également l’objet d’études très rigoureuses de la part des scientifiques. On devine aisément pourquoi : riches en matériaux plus ou moins ragoûtants à analyser pour les biologistes et les chimistes, elles renseignent aussi les anthropologues sur la place qu’elles occupent et la charge symbolique dont elles sont investies au sein d’une société donnée. Et pour les écologistes, le problème est encore tout autre, puisqu’il s’agit désormais d’inventer de nouveaux dispositifs moins polluants pour répondre conjointement aux défis du climat et de la surpopulation.

Il faut surtout parler des problématiques épidémiologiques, dont les toilettes sont à la fois la cause potentielle et le thermomètre. Rappelons qu’en 2024, trois milliards et demi de personnes vivent encore sans accès à un service d’assainissement sécurisé, avec tout ce que cela suppose de problèmes d’insalubrité, et donc d’épidémies. Et dans les pays les mieux dotés, on mesure désormais le taux d’incidence d’une maladie en analysant les eaux usées des villes… Même chez les animaux, les selles sont passées au crible pour évaluer l’état de santé des groupes et suivre les individus sur des périodes étendues.

Les toilettes sont donc un objet aussi fascinant qu’en pleine évolution, comme vous pourrez le découvrir dans cette sélection de vidéos et de reportages photos que nous vous proposons à l’occasion de la Journée mondiale des toilettes.

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Maison sur pilotis et toilettes à droite, à Ganvié, sur le lac Nokoué, au Bénin. Les urines et selles tombent directement dans l'eau et participent au cycle d'infestation par les schistosomes et à la propagation de la bilharziose. Cette maladie parasitaire est causée par une vingtaine d’espèces du genre "Schistosoma" touchant différentes espèces de mammifères dont l’Homme. Les travaux ont montré que la barrière de l’espèce est franchie dans les sites de transmission naturelle de la bilharziose…

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Maison sur pilotis et toilettes à droite, à Ganvié, sur le lac Nokoué, au Bénin
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Crotte de gorille des plaines de l’Ouest, "Gorilla gorilla gorilla", collectée au Congo et conservée au sec, sur laquelle un minuscule prélèvement est effectué pour analyses. Cet échantillon fait partie d'une collection de plus de 1700 crottes de gorilles collectées depuis 2000 et conservées au laboratoire EcoBio. Les gorilles sont des animaux frugivores et herbivores. Leurs crottes contiennent donc de nombreux fragments de végétaux et quelques cellules épithéliales du gorille. L’ADN des…

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Prélèvement sur une crotte de gorille collectée au Congo conservée au sec
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Analyse par une chercheuse CNRS de selles d'écoliers collectées dans le village de Segbana au Bénin. L'analyse est réalisée dans le dispensaire du village avec l'accord des autorités locales et du Ministère de la Santé. L'objectif est d'y déterminer la présence d'œufs de schistosomes, et donc l'infestation des enfants par ce parasite responsable de la bilharziose. Cette mission est organisée dans le cadre de l'ANR_CORUS financée par le ministère français des Affaires étrangères.

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Analyse par une chercheuse CNRS de selles d'écoliers collectées dans le village de Segbana au Bénin
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Collecte aléatoire de fèces (matière fécale) fraiches de vaches dans le village de Kessounou au Bénin. La présence d'œufs vivants de schistosome est ensuite déterminée lors d'analyses. Ce parasite est responsable de la bilharziose, une maladie dont les vecteurs sont des mollusques d’eau douce. Si la présence du parasite est avérée alors des prélèvements systématiques, avec accord du propriétaire des vaches, sont effectués. La bilharziose est causée par une vingtaine d’espèces du genre …

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Collecte aléatoire de fèces fraiches de vaches dans le village de Kessounou au Bénin
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Collecte par un chercheur Université de Montpellier à l'IHPE, d'urines d'écoliers du village de Dangbo au Bénin, pour ensuite les analyser et déterminer si la classe est collectivement infestée par le parasite "Schistosoma", responsable de la bilharziose. Les piluliers au 1er plan seront utilisés pour collecter individuellement les selles. Ces échantillons sont prélevés après un traitement antiparasitaire pour voir son efficacité.

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Collecte d'urines d'écoliers du village de Dangbo au Bénin
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Observation d'échantillons d'urine sous une loupe binoculaire, lors d'une formation de sensibilisation à la prévention de la bilharziose en milieu scolaire au Bénin, organisée par un chercheur Université de Montpellier à l'IHPE. Les enseignants et les inspecteurs de l’Education Nationale de la circonscription de Sô-Ava travaillent par groupes sur des échantillons qui viennent des écoles de leur circonscription. Ils sont incités à identifier un problème, à émettre des hypothèses et à…

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Observation d'échantillons d'urine sous une loupe binoculaire, lors d'une formation
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Echantillons de matière fécale de mandrill, "Mandrillus sphinx", collectés dans le parc de la Lékédi au Gabon. Plusieurs analyses seront réalisées au laboratoire mis en place dans le village de Bakoumba, notamment des analyses coprologiques pour déterminer les parasites gastro-intestinaux, un dosage du cortisol (hormone du stress). Ces analyses s'inscrivent dans le cadre du projet "Mandrillus", qui étudie ce singe africain vivant en forêt équatoriale. Le parc de la Lékédi abrite un groupe d'une…

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Echantillons de matière fécale de mandrill, collectés dans le parc de la Lékédi au Gabon
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Crotte de gorille des plaines de l’Ouest, "Gorilla gorilla gorilla", collectée au Congo et conservée au sec avec du gel de silice. Cet échantillon fait partie d'une collection de plus de 1700 crottes de gorilles collectées depuis 2000 et conservées au laboratoire EcoBio. Les gorilles sont des animaux frugivores et herbivores. Leurs crottes contiennent donc de nombreux fragments de végétaux et quelques cellules épithéliales du gorille. L’ADN des cellules intestinales des gorilles présent dans…

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Crotte de gorille collectée au Congo conservée au sec dans un tube avec du gel de silice
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Échantillon de crotte de gorille des plaines de l’Ouest, "Gorilla gorilla gorilla", collectée au Congo et conservée au sec. Il fait partie d'une collection de plus de 1700 crottes de gorilles collectées depuis 2000 et conservées au laboratoire EcoBio. L’ADN des cellules intestinales des gorilles présent dans les crottes est extrait puis amplifié. Les fragments d’ADN amplifiés permettent de déterminer un code barre génétique unique pour chaque individu suivi. Parmi ces individus, environ 600…

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Échantillon de crotte de gorille collectée au Congo et conservés au sec
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Extraction d’ADN de gorille des plaines de l’Ouest, "Gorilla gorilla gorilla", dans un échantillon de crotte collectée au Congo. Le gorille étant génétiquement très proche de l’Homme, il est indispensable de prendre des précautions pour ne pas contaminer les échantillons avec l’ADN des expérimentateurs ou celui d’un autre organisme. Le plateau d’analyse d’ADN dégradé du laboratoire EcoBio est adapté pour ces manipulations. Cet échantillon fait partie d’une collection de plus de 1700 crottes de…

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Extraction d’ADN de gorille des plaines de l’Ouest dans un échantillon de crotte collectée au Congo

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