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© CNRS - 2024
Numéro de notice
8051
Jean Zay, père du CNRS et du Festival de Cannes
Jean Zay est connu comme étant l'un des pères fondateurs du CNRS. Mais pas seulement !
Dans l'entre-deux guerres, alors Ministre de l'Education Nationale et des Beaux-Arts, il décide de créer le Festival de Cannes pour tenter de contrer la montée du fascisme en Europe.
Denis Guthleben, attaché scientifique au Comité pour l'Histoire du CNRS, retrace un portrait émouvant de Jean Zay, en évoquant ses idéaux et son rôle dans la création de ces deux institutions majeures que sont le CNRS et le Festival de Cannes.
Durée
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Définition
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Son
Version(s)
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Transcription
Denis Guthleben :
Le Festival de Cannes et le CNRS partagent ce point commun, c'est que l'un et l'autre comptent Jean Zay parmi, c'est leur père fondateur.
Alors, Jean Zay, c'était une des grandes personnalités politiques de notre histoire nationale et qui a beaucoup marqué l'entre-deux guerres, notamment la période du Front populaire puisque Léon Blum l'a appelé au ministère de l'Éducation nationale et des beaux-arts, qu'il a occupé de 1936 jusqu'en septembre 1939.
Le Festival de Cannes, en fait, il a souhaité le fonder en 1939 pour faire concurrence à la Mostra de Venise, qui avait été créée en 1932 par l'Italie fasciste, avec le soutien à partir de 33 et jusqu'à la fin des années 30 de l'Allemagne hitlérienne. Et pour Jean Zay dans sa conception de la culture de manière générale, avec la science aussi comprise dans cette notion de culture, il était important, capital d'agir pour un cinéma plus populaire, plus démocratique et donc contrebalancer ce poids des fascismes qui s'exprimaient dans le cinéma à Venise.
Le premier Festival de Cannes, qui devait ouvrir ses portes en septembre 1939, a dû être annulé parce que le conflit était là. Le CNRS, lui, a pu voir le jour le 19 octobre 1939. Ce qui s'est produit pour Jean Zay à ce moment-là, c'est que le 3 septembre 1939, il a démissionné de son ministère. Il a revêtu son uniforme de sous-lieutenant et il a rejoint l'armée française. On connaît après le destin tragique qu'il a connu, puisque Vichy, au terme d'un procès absolument ridicule contre cette personnalité, en fait, l'a conduit en prison, l'a enfermé, pendant les quatre années de l'Occupation et en 1944, les miliciens de Vichy l'ont tiré de sa prison, l'ont conduit au fond d'un bois, l'ont assassiné, ont recouvert son corps après une explosion par des éboulis pour éviter qu'il soit retrouvé. Il a finalement été retrouvé ce corps et on connaît la suite également puisque Jean Zay est rentré tout récemment au Panthéon, en 2015.
En fait, Jean Zay, il avait une vision, en fait une vision, de ce que devait être l'Education Nationale, de la dépoussiérer, faire sortir les jeunes, leur faire faire du sport, leur faire faire des activités artistiques, théâtrales, etc. Le Festival de Cannes et le CNRS, après la Libération, ils ont connu un destin relativement parallèle, avec des idéaux fondateurs, posés par Jean Zay, par Jean Perrin, auxquels on reste évidemment, on doit rester d'ailleurs très attaché.