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© CNRS - 2020
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7351
Médaille de l'innovation 2020 : Sophie Brouard, chercheure en immunologie
Sophie Brouard étudie le système immunitaire afin de lutter contre les rejets de greffe et les maladies auto-immunes.
Après une greffe, les patients sont soumis à vie à un lourd traitement pour empêcher les rejets. « Quelques-uns arrêtent parfois de prendre leurs médicaments, pour des raisons diverses, sans pour autant rejeter leur greffon », constate Sophie Brouard, directrice de recherche au Centre de recherche en transplantation et immunologie (CRTI). Un phénomène qui l'a poussée à renforcer ses travaux sur les liens entre greffes et immunités, un domaine où elle excelle et qui lui a déjà value sa médaille de bronze en 2005.
Sophie Brouard a en effet découvert que les patients qui pouvaient se passer de médicaments présentaient un nombre plus important de lymphocytes B régulateurs. Ce type de globules blancs empêche la prolifération des lymphocytes T effecteurs, qui attaquent et détruisent les greffons. Une piste précieuse pour réduire la prise de médicaments post-greffe, qui a souvent des effets secondaires importants.
Mais cet examen sanguin ne s'arrête pas là. Sophie Brouard scrute en effet toutes sortes d'indices et de biomarqueurs. Avec son équipe, elle s'intéresse tout particulièrement aux biomarqueurs présents sur l'ARN. Associés dans des algorithmes, ils lui permettent par exemple d'évaluer les chances de survie d'un greffon, pour éviter à terme l'acte à risque qu'est la biopsie.
Forte de 170 publications scientifiques et 13 brevets, elle s'est notamment impliquée dans la fondation d'une première entreprise TcLand, spécialisée dans la caractérisation du récepteur des lymphocytes T, qui a donné naissance à deux spin-off :
TCLand Expression et Effimune, devenue OSE Immunotherapeutics après fusion avec une autre entreprise, OSE Pharma.
Aujourd'hui, OSE Immunotherapeutics cible des récepteurs cellulaires pour réguler l'activité immunitaire lors de cancers ou de maladies auto-immunes. L'entreprise gère à présent plusieurs molécules d'intérêt, dont certaines sont issues des travaux académiques de l'équipe de Sophie Brouard.
Une réussite scientifique et commerciale qui réjouit la chercheuse. « Avec ma formation vétérinaire, j'ai toujours besoin de savoir à quelles applications vont servir mes recherches, insistet-elle. Je suis très fière que ce travail d'équipe ait été reconnu par mes pairs. »
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Transcription
Sophie Brouard
Quand j'avais une dizaine d'années, mon père m'a ammenée à une conference au museum d'histoire naturelle à Paris. C'était le professeur Jean Bernard qui parlait, qui avait découvert les groupes sanguins A, B, O et cette conférence a été absolument formidable. Et là je suis sortie en me disant je veux faire de l'immunologie.
Voix off commentaire
Quand un patient se fait greffer un rein, il doit prendre un traitement immunosuppresseur à vie, qui diminue ses défenses immunitaires et qui a de nombreux effets secondaires.
Sophie Brouard
Aujourd'hui, on est capable de diagnostiquer le rejet d'un greffon en suivant les paramètres fonctionnels de ce greffon au niveau du sang. Mais c'est compliqué et surtout ça reste diagnostique, et on n'est pas capables de prédire ce rejet. Donc l'objectif aujourd'hui, c'est d'ailleurs ce que nous faisons, c'est d'essayer de trouver des paramètres pour prédire le rejet le plus tôt possible.
[Musique]
Voix off commentaire
Sophie Brouard cherche non seulement à identifier des biomarqueurs pour proposer aux patients de diminuer les doses de traitement mais aussi à prolonger la survie du greffon, à repousser les retransplantations et à trouver de nouveaux traitements innovants.
[Musique]
Sophie Brouard
Quand on va déposer une goutte de sang sur une puce à ADN, on va avoir l'expression de tous les gènes, on va finalement avoir indirectement une carte d'identité du patient.
Et à partir de l'expression de tous ces gènes, on va faire des algorithmes de biomarqueurs qui nous permettent de dire si un patient va rejeter ou pas son greffon.
Voix off commentaire
De rares patients avec des reins transplantés peuvent se passer de traitement. En étudiant leur ADN, Sophie Brouard a mis en évidence des phénomènes de régulation de certaines cellules appelées les lymphocytes B. Ces travaux peuvent ouvrir la voie vers de nouvelles thérapies.
[Musique]
Sophie Brouard
Il y a 20 ans on était sur le point de publier des résultats sur des premiers biomarqueurs. Des collègues nous ont interpellés en nous disant qu'il fallait bien déposer un brevet avant pour protéger notre idée. Donc c'est ce qu'on a fait. A ce moment-là on a décidé de lancer la première start-up qui était TC Land. Aujourd'hui on est bien accompagné par Inserm Transfer et la Sat Ouest Valorisation. Et aujourd'hui on est content puis qu'on a une start-up qui a été loin et qui a bientôt des produits à mettre sur le marché et qui vont être utilisables pour le patient.
[Musique]
Sophie Brouard
C'est à la fois des chercheurs, des techniciens, des ingénieurs, des médecins qui ont travaillé dans un même but. Je n'aurai évidement jamais réussi sans cette équipe.
Voix off commentaire
Après ce succès, Sophie Brouard envisage la création d'une autre start-up sur le diagnostic du risque de rejet en transplantations rénales et pulmonaires et la réponse aux traitements dans différentes pathologies.
[Musique]