L’esclavage, mémoire de sang

Ce 10 mai, nous célébrons la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition. Une journée qui revêt une dimension symbolique particulière cette année, à l’aune de l’ampleur des manifestations antiracistes qui ont parcouru la planète ces derniers mois mais aussi du vingtième anniversaire de la loi Taubira, qui reconnaissait en 2001 l’esclavage comme crime contre l’humanité.

Derrière les questions de mémoire, et la nécessaire réflexion politique qui doit être menée sur l’héritage et les répercussions contemporaines de cette période, la science a évidemment un rôle déterminant à jouer pour démêler toute la complexité des relations coloniales, des ressorts de la société esclavagiste et du contexte historico-intellectuel dans lequel celle-ci s’est construite. Un travail inestimable, seul à même de poser les bases d’une mémoire nationale et internationale de ce crime au long cours, mais aussi de son enseignement à tous les échelons de l’édifice éducatif.

Il s’agit aussi de comprendre comment la traite transatlantique a bouleversé des cultures locales ancestrales, qui tentent aujourd’hui de se reconstruire en se réappropriant leur héritage culturel, religieux et diasporique. Une quête nécessairement longue et difficile, complexifiée encore par l’éclatement des communautés et le poids de l’enracinement forcé au sein de l’univers culturel des colons.

À l’occasion de cette journée, CNRS Images vous propose de découvrir des films documentaires consacrés à l’esclavage et explorant tant le travail des historiens que celui de communautés dont les ancêtres ont été victimes de la traite et qui tentent, aujourd’hui encore, de se reconstruire par-delà le traumatisme.