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© CNRS - 2025

Numéro de notice

8202

Ecosystèmes et activités humaines #Episode 3

Fonte des glaces, acidification des eaux, disparition d'écosystèmes entiers : l'océan est particulièrement impacté par le changement climatique. Pourtant, il représente aussi l'un de nos meilleurs alliés, en piégeant le dioxyde de carbone et en produisant davantage d'oxygène que les forêts. Les scientifiques étudient donc ces mécanismes et explorent des pistes concrètes d'adaptation au dérèglement climatique.

Durée

00:04:01

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Définition

HD

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Version(s)

Français

Support Original

Apple ProRes 422

Transcription


Julie Deshayes :
À la rigueur, pourquoi pas,
qu'elle soit plus chaude et plus acide...
Mais a-t-on conscience
combien nous sommes dépendants
de cette sphère physico-chimique ?

Commentaire voix-off :
En pratiquant la photosynthèse,
les algues et les herbes marines
alimentent notre atmosphère en oxygène.
En se mettant en mouvement
au contact des pôles,
grâce au froid et au sel
qui les rendent plus denses,
les grandes masses océaniques
équilibrent nos climats.
Et en entraînant le carbone
que nous produisons en excès
dans les eaux profondes,
les océans freinent
le réchauffement de notre planète.
Au CNRS, quand on travaille sur l'océan,
on travaille aussi sur la grande
machinerie terrestre et climatique.

Julie Deshayes :
Pourquoi le climat alors que je suis
océanographe, physicienne de formation ?
Parce que mon intérêt, c'est de comprendre
la dynamique des courants marins
et ce qui fait la structure des océans.
Tout le travail que je mène
sur les courants marins
passe par des outils de modèles
qui sont des outils mathématiques,
parce qu'il y a des équilibres physiques
entre l'intensité d'un courant
et les contrastes on pourrait dire
en température, en salinité
et donc en densité, des masses d'eau.
Alors pour ça, on dispose de
mesures océanographiques,
de l'hydrographie
beaucoup plus que des courants.
Donc mon métier passe aussi
par l'analyse de ces mesures.
Il faut comprendre que l'essentiel
des masses d'eau transportées
vers le Nord par le Gulf Stream
donc le long de la Floride,
puis vers le Nord-Est,
elles recirculent vers le sud après.
Donc finalement, l'essentiel
du Gulf Stream, ça tourne en rond.
C'est ce qu'on appelle les gyres océaniques.
Et le Gulf Stream, comme le Kuroshio,
le courant des Aiguilles,
qui est à coté de l'Afrique australe,
sont les grands courants marins
qu'on connaît et sont en effet
le premier ordre par lequel l'océan
joue un rôle sur le climat,
dans le sens où ils extraient
de la chaleur auprès de l'équateur,
là où la Terre en reçoit trop par rapport
à ce qu'elle émet vers l'espace,
et ils emmènent cet excédent de chaleur
aux plus hautes latitudes,
là où la Terre en reçoit moins
que ce qu'elle émet dans l'espace.

Commentaire voix-off :
Les modèles des climatologues
et des océanographes convergent.
La circulation des courants ralentit
et sous l'effet du réchauffement climatique,
le phénomène pourrait s'aggraver encore.
Aux avant-postes, sur les bases polaires,
les chercheurs du CNRS observent
ces bouleversements en temps réel.
Ici, les températures grimpent 2 à 3 fois
plus vite qu'ailleurs.
Et la fonte inexorable
de la calotte glaciaire,
combinée à la disparition progressive
de la banquise, pourrait non seulement
modifier durablement le niveau des mers,
mais aussi altérer la salinité,
ce moteur discret mais essentiel
de la circulation océanique.
Or, c'est justement cette circulation
qui permet à l'océan
de remplir l'un de ses rôles les plus vitaux :
réguler le climat et absorber une partie
du CO2 émis par nos sociétés.

Julie Deshayes :
Le changement climatique
serait bien plus fort
si les océans ne jouaient pas ce rôle
de piéger dans leurs profondeurs
du dioxyde de carbone, de réguler
les fluctuations de la température.
Cette pompe physique, elle est majeure
et les océans ont toujours joué un rôle
très important pour réguler la quantité
de dioxyde de carbone dans l'atmosphère.
Elle est juste là parce qu'il y a des
mouvements verticaux dans les océans
qui vont envoyer des masses d'eau en
surface, riches en carbone, en profondeur.
Et à l'inverse, ce seront des masses
d'eau plus légères en carbone
qui seront en surface qui, elles, pourront
de nouveau absorber du carbone.
Mais qu'est-ce qu'il se passe
dans un contexte de changement climatique
où l'on augmente, par les activités humaines,
la quantité de dioxyde de carbone
dans l'atmosphère ?
Eh bien, l'océan ne peut pas
tout absorber.
On pense qu'il y a un point de bascule
à partir duquel l'océan n'absorbera plus,
voire peut-être relâchera
du carbone aussi.
Le problème, ce n'est pas la
dimension physique des océans,
c'est encore une fois
les sociétés et la biodiversité.
C'est ça qui va disparaître.

Réalisateur(s)

Emmanuelle OUSSET

Personnalité(s)

Référent(s) scientifique(s)

Thématiques scientifiques

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