Transcription
Commentaire :
00:00:11:12 - 00:00:29:03
Ce film relate la vie quotidienne d'une grande tribu arabe : les Tiyâha. Leurs tentes noires se dressent au nord de la presqu'île du Sinaï, dans cette zone aride située entre la Méditerranée, la mer Rouge, et la mer Morte et que dominent les plateaux du Néguev.
00:01:56:15 - 00:02:09:05
À la lisière de cette vaste région désertique et à quelques dizaines de kilomètres de Beersheba, vivent près de 20 000 nomades dont les manières d'être rappellent les temps héroïques de la préhistoire arabe.
00:02:15:11 - 00:02:46:21
Le rite de la prière est accompli selon les prescriptions particulières du Coran qui autorise le voyageur, à défaut d'eau, de faire ses ablutions avec du sable pur qu'il passe sur les mains et le visage. Chez ces lointains descendants d'Ismaël, la religion est avant tout confiance en Allah et résignation. Car celui qui se soumet à la volonté du Très-Haut et fait le bien aura sa rétribution auprès de son Seigneur.
00:03:24:23 - 00:03:29:17
Ce milieu hostile à la nature et à l'homme est d'une beauté fascinante.
Ces mines de cuivre, près de la mer Rouge, auraient été exploitées par le roi Salomon. Et ces roches de sel, aux aiguilles cristallines, auraient émergées à l'emplacement supposé de Sodome. Les superbes ruines d'Avdat, au sommet d'une colline escarpée, prouvent que dans le passé, ces régions ne furent pas toujours aussi désolées. Les vestiges de cette ville byzantine datent du IVᵉ siècle.
00:04:48:09 - 00:06:20:22
Mais les Hébreux, et avant eux les Nabatéens, ont inscrit dans la pierre la marque de leur passage. L'aridité oblige les Bédouins à fixer leur campement à proximité des points d'eau. Avec une dextérité remarquable et des moyens de fortune, on puise à cette source de vie. La rareté des puits oblige souvent les Bédouins à effectuer de longs déplacements.
00:06:21:17 - 00:07:37:02
Au printemps, certaines parties du désert se couvrent d'une végétation sporadique et éphémère. Les animaux engraissent, les femelles mettent bas et le lait est abondant. C'est l'occasion d'un sacrifice solennel d'action de grâce. Les troupeaux sont conduits au tombeau d'un saint où on leur fait exécuter des tournées rituelles. Malheur à la bête qui s'attarde sur le monument funéraire : c'est elle qui est choisie par le saint comme victime.
00:07:37:17 - 00:09:29:03
Ligotée, couchée sur le flanc, la tête tournée vers La Mecque. Elle est immolée rituellement au nom d'Allah. Le sang qui gicle fort et loin, prouve que le sacrifice est bien agréé. D'après les croyances populaires, le sang sacrificiel serait bu par des anges invisibles. La maîtresse de la tante prépare le pain sur lequel sera servi le riz avec des morceaux de viande bouillie. Car pour cette fête de printemps, aux origines probablement antéislamiques, il faudrait un repas de choix.
00:09:30:05 - 00:11:58:17
L'allégresse est générale dans le désert. Les jeunes filles et les enfants chantent en choeur et exécutent maladroitement quelques pas de danse. Tandis que les hommes se préparent au grand événement du jour, une course de chameaux ; pour notre joie, Les jeunes filles sont intéressées par la prouesse des hommes et cherchent peut-être à encourager du regard un fiancé. Les visages témoignent d'une certaine gravité. Un arbitre supervise la régularité de la course. Les chameaux sont alignés... et c'est le départ.
Et voici le héros du jour, le vainqueur. Quand le chameau est plus rapide que le vent, tel est en effet son nom.
00:12:58:05 - 00:13:54:06
Sous la tente, les hommes se reposent en attendant le repas.
Dans le désert, rien ne trompe la faim et revivifie les forces autant qu'une tasse de café fort et amer à la manière bédouine. Les préparatifs sont long et laborieux car les grains de café doivent être torréfiés et pilés juste avant d'être consommés. Quelques herbes sèches et des crottes de chameau servent de combustible. Le pillage des grains grillés est un rituel savant qui exige beaucoup de dextérité par des coups presque imperceptibles donnés sur les parois du mortier, le préposé au café parvient à créer un rythme musical alerte et plaisant qui est une invitation à venir déguster un savoureux moka.
Sous la tente d'un grand chef, un musicien charme les oreilles des convives par une mélodie nostalgique jouée sur un instrument monocorde, la rabâb.
00:16:11:05 - 00:16:33:24
Dans d'immenses écuelles, les serviteurs apportent enfin le repas qui a été préparé dans la partie de la tente inaccessible aux hommes et réservée au harem. On mange avec la main droite rapidement et en silence.
"Quand le repas est servi, toute conversation cesse." disent les Bédouins.
00:16:52:07 - 00:17:07:23
D'autres, en effet, attendent leur tour pour prendre part au festin.
00:17:30:18 - 00:17:40:17
Les premières chaleurs d'un été particulièrement précoce donnent le signal d'un allégement général. Les moutons et les brebis sont dépouillés de leur toison.
00:18:02:22 - 00:20:14:08
Les enfants sont débarrassés de leurs cheveux et les chameaux de leurs poils. Avec cette matière première, la bédouine prépare différentes sortes de fils dont elle se sert pour la fabrication des toiles de tentes et des tapis.
Un pittoresque marché permet aux Bédouins d'écouler les produits de leur élevage qui sont vendus soit à des citadins soit à d'autres Bédouins.
00:20:37:03 - 00:21:12:11
Un tabac spécial cultivé dans quelques rares Oasis est exonéré de toute taxe. Fort et âcre, il est pourtant très estimé des Bédouins qui l'achètent en grande quantité. Son prix, très abordable, permet de ne pas trop s'embarrasser des poids et mesures, malgré les discussions très laborieuses qui précèdent nécessairement tout achat. L'économie d'un homme du désert est loin de couvrir tous ses besoins.
00:21:09:20 - 00:21:44:16
Avec les gains que lui rapporte le produit de son élevage. Il achète aux citadins des légumes frais, des fruits, des vêtements et des ustensiles de cuisine.
Plus coquette, la Bédouine est attirée par les produits de beauté.
00:22:32:16 - 00:22:57:14
À l'occasion des grandes fêtes du calendrier musulman, les adeptes de la confrérie religieuse de Sidi El Badawi se rendent à Saint-Jean-d'Acre, ou Akkā, où s'élève l'élégante mosquée Ahmad al-Jezzar.
00:23:50:24 - 00:24:02:07
Aux confins de la ville de Ramla loin de la curiosité générale, ils se livrent, avec d'autres disciples de la même confrérie, à une obsédante danse religieuse.
00:26:31:23 - 00:26:54:21
La cérémonie atteint maintenant, son point culminant. Inlassablement, les dévots répètent les litanies récitées par le Cher et invoquent le nom d'Allah. Le hochement incessant de la tête finit par provoquer le délire.
00:27:28:19 - 00:27:35:03
L'un des mourides bave, il est sur le point d'entrer en transe.
00:27:58:02 - 00:27:59:16
Il est temps d'arrêter la cérémonie.
00:28:09:06 - 00:28:47:13
Loin du tumulte de la ville, le Bédouin retrouve les espaces larges et libres qui lui sont chers.
Vaillamment, il essaie de se mettre à l'agriculture afin d'arracher à une terre ingrate sa maigre subsistance.
On cherche pourtant à le fixer au sol, à le sédentariser, à le mettre à l'heure du XXᵉ siècle.
Mais on ne lui en offre guère les moyens.
00:29:17:06 - 00:29:23:19
Ce désert sur lequel la nuit tombe verra-t-il-poindre l'aurore d'un nouvel