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Le blob, dans l’espace et dans les classes

Créature parmi les plus fascinantes qui soit, intelligente mais dépourvue de cerveau, constituée d’une unique cellule mais capable de s’étendre sur plusieurs mètres carrés, le blob étonne. Revenu de son voyage dans l’espace avec Thomas Pesquet, il a envahi les classes.

Développement du myxomycète, “Physarum polycephalum“, communément appelé blob
Développement du myxomycète, “Physarum polycephalum“, communément appelé blob

© Audrey Dussutour / CRCA / CNRS Images

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Le blob, après avoir rejoint Thomas Pesquet dans l’espace (mission Alpha de l’ESA), a débarqué dans nos salles de classe.

Le blob est un être éminemment curieux, tout droit sorti d’un film de science-fiction. Animal, plante, champignon ? Rien de tout ça. Le blob est à part, constitué d’une seule et unique cellule géante, capable d’apprentissage mais dépourvu de cerveau. Cet étrange organisme unicellulaire vieux d’un milliard d’années défie notre conception de la biologie et de l’intelligence du vivant. C’est aussi un enseignant à sa manière, puisqu’il peut transmettre ce qu’il a appris à un congénère… en fusionnant avec lui. Autant dire qu’on ne mentait pas en parlant de science-fiction, puisqu’on l’imagine plus volontiers dans l’espace, attendant que des astronautes infortunés le ramènent sur Terre dans leurs valises.

Mais c’est l’inverse qui s’est produit, puisque quatre blobs ont décollé en août 2021 à bord d’un cargo de ravitaillement Cygnus NG16 pour rejoindre Thomas Pesquet après deux jours en orbite autour de la Terre. À bord de la station spatiale internationale, le spationaute français a procédé à diverses expériences sur ces êtres étranges. L’objectif est, en les filmant et en les plaçant dans des conditions diverses (notamment en les nourrissant ou non), d’étudier si leurs comportements et leurs stratégies évoluent en situation de microgravité.

Ce n’est pas tout : ces expériences ont également été réalisées sur Terre par les élèves d’environ deux mille classes françaises qui avaient reçu chacune un blob à adopter et choyer, avec l’aide du CNES et du CNRS. Ces jeunes privilégiés ont mis en place deux protocoles expérimentaux. Le premier a testé les capacités d’exploration du blob, placé sur du papier filtre dans une boîte de pétri, sans nourriture : les élèves ont pu photographier régulièrement le blob pour en mesurer la structure et le déplacement. Avec quatre flocons d’avoine – que le blob « adore » – déposés à équidistance, le second protocole a permis d’apprécier les mêmes paramètres quand le blob choisit une stratégie pour se nourrir efficacement.

À l’occasion de la tentative de « record mondial du blob le plus long » par le lycée Blaise-Pascal de Châteauroux ce 3 juin 2022, nous vous proposons de vous plonger dans les mystères du blob, à travers une sélection de reportages photo et vidéo qui explorent ses multiples facettes. Mais ce n’est que le début : nous sommes encore loin d’avoir percé tous les secrets de cette créature unique en son genre…

Article CNRS Le Journal

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